Le prurit du cuir chevelu est souvent le symptôme d’une dermite séborrhéique. Le diagnostic se pose par la mise en évidence de squames ou de plaques. La peau du visage peut également présenter des lésions typiques (érythème et desquamation dans les plis nasogéniens ou les sourcils). Le traitement consiste à utiliser un shampooing à base de kétoconazole.
Lorsque le patient se gratte la tête, il faut également suspecter la présence de poux. Rechercher les lentes (œufs), généralement bien visibles, très fermement accrochées aux cheveux, ou les parasites eux-mêmes, d’une taille de 2 à 3 mm.
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En cas de présence de poux ou de lentes, utiliser le lindane. On peut également utiliser de la perméthrine 1%, traitement à répéter après environ 10 jours. Voir le mode d’emploi.
Il faut penser à la notalgie paresthésique, à un prurit séquellaire d’un zona
8 ou à une folliculite pityrosporique.
pour en savoir plus : la notalgie paresthésique description et traitement
Notalgie paresthésique : prurit localisé de quelques centimètres sur le haut du dos, souvent en-dessous de la pointe des omoplates, avec parfois une discrète hyperpigmentation. Cette affection peut être familiale. Elle est d’évolution chronique. Il s’agit d’une neuropathie sensorielle, l’examen de la peau est normal.
Le traitement de première intention de la notalgie paresthésique est la capsaïcine car il s’agit, pour l’instant, de la seule thérapeutique ayant fait la preuve de son efficacité.
9. La capsaïcine inhibe la libération de neuropeptides par les fibres nerveuses dermiques. Une préparation magistrale est possible (teinture de capsicum 12,5 g et vaseline 37,5 g) et doit être appliquée deux fois par jour pendant 1 ou 2 mois. Il faut prévenir le malade de la survenue fréquente de sensations de brûlure légère en début de traitement. En cas de récidive, il ne faut pas hésiter à reprendre les applications. Exceptionnellement on a trouvé une affection neurologique médullaire ou osseuse vertébrale sous-jacente.
pour en savoir plus : folliculite pityrosporique
Folliculite pityrosporique : il s’agit d’une folliculite dont l’agent responsable est Malassezia furfur, qui se loge à l’intérieur de l’infundibulum pilaire. Les lésions sont parfois prurigineuses (démangent). A la différence de l’acné, il n’y a ni comédon ni microkyste.
En plus de toutes les affections dermatologiques qui peuvent se manifester également à ce niveau, le diagnostic différentiel se pose généralement entre une gale et des poux. On peut appliquer un traitement d’épreuve dans ce cas en utilisant le lindane qui agit sur ces deux parasites (voir plus haut).
Un prurit des aines avec un érythème en aile de papillon représente soit une mycose soit un erythrasma. Ces deux affections répondent généralement à un traitement anti-mycosique local. On peut se permettre de poser le diagnostic sur la clinique, sans faire de prélèvement et donner directement un traitement, par exemple de l’éconazole 1%. Adresser les échecs au spécialiste.
Un prurit aigu est souvent causé par une infection : mycologique (Candida), bactérienne (E. coli, Gardnerella vaginalis…) virale (herpès souvent associé avec autres symptômes prépondérants), ou parasitaire (trichomonas, scabiose). Des allergies peuvent entraîner une dermite de contact prurigineuse.
La mycose vaginale répond à un traitement local antimycosique comme l’oxiconazole (1 ovule le soir).
Une vaginite à Gardnerella répond à un traitement unique de 2 g de metronidazole p.o. L’infection à Trichomonas également.
Un prurit chronique fait penser à un lichen scléreux, une dermatite atopique, un psoriasis vulvaire, une néoplasie intra-épithéliale vulvaire (VIN), une lichénification.
Des démangeaisons à ce niveau peuvent être associées à des lésions cutanées, avec un diagnostic différentiel très large. A voir avec un spécialiste.
Le prurit anal est plus fréquent chez l’homme. Comme étiologies on évoquera des causes infectieuses, proctologiques, dermatologiques et intestinales.
En cas d’inflammation associée, surtout en terrain diabétique ou de manque d’hygiène, dans un contexte de traitement antibiotique ou de stéroïdes, des infections à base de Candida, strepto- ou staphylocoque, proteus ou E. coli sont fréquentes.
Attitude : veiller à une bonne hygiène, donner de la pâte à l’oxyde de zinc et de la sulfadiazine argentique ou un antifongique.
Les oxyures : à ne pas oublier en cas de prurit anal chez l’enfant ou dans toute une famille. Donnez un traitement d’épreuve pour les oxyures mébandazole 1 x 100 mg dose unique.
Anite (prurit profond), fissures ou hémorroïdes.
Des dermites de contact (parfois causées par des traitements antihémorroïdes), le psoriasis, le lichen scléreux, la maladie de Bowen, la maladie de Paget.
Diarrhées, pertes de selles, RCUH ou maladie de Crohn, tumeurs villeuses.
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