Maladies psychiques ou psychiatriques
Le prurit lié à l’insuffisance rénale est associé à une atteinte rénale sévère généralement chez des patients dialysés ou en prédialyse. Ce symptôme disparaît parfois en dialysant davantage les patients. Les thérapies du prurit rénal sont : les UVB, la cholestyramine, le charbon, la gabapentine (300 mg 3 x/sem), la capsaïcine topique, éventuellement le tacrolimus topique ou l’érythropoïétine .
Des études récentes n’ont pas confirmé un rôle de l’hyperphosphatémie ou de l’hyperparathyroidisme dans le prurit rénal.
A évoquer également pendant une grossesse.
Ce prurit est difficile à traiter. Le traitement est celui de la cause. Les patients répondent parfois à l’acide ursodésoxycholique, la cholestyramine, le phénobarbital, la rifampicine, la naxolone.
Lymphomes hodgkiniens et non-hodgkiniens, polycythemia vera, myélome multiple, anémie ferriprive : il faut traiter la maladie de base.
Le prurit de la polycythemia vera répond à l'acide acétylsalicylique et à l’interféron alpha.
Une anémie ferriprive doit répondre à un traitement de substitution.
Le prurit disparaît avec le traitement du cancer.
(hypo- et hyperthyroïdie, diabète, hyperparathyroïdie)
Le traitement est celui de l’affection de base.
VIH, autres maladies virales, parasitoses.
– Le prurit de l’infection VIH est surtout associé à une immunosuppression sévère, donc un stade avancé et cesse avec le traitement et l’augmentation des CD4+.
– Ectoparasitoses (moustiques, puces, sarcoptes, poux, voir plus haut).
La dermite des nageurs est provoquée par la pénétration de larves d’helminthes parasitant les canards lors d’un bain en étang ou lac. Il se produit aussitôt après le bain un prurit féroce associé à une éruption maculo-papuleuse. La guérison est spontanée après 24-48 h.
– Parasitoses systémiques : la plupart des parasites ne provoquent qu’un prurit localisé au niveau de la porte d’entrée dans le corps (schistosomiase, dracunculiase, Larva migrans, myasis).
– La toxocariose,
10 l’onchocercose, l’ancylostomiase, la bilharziose et la douve peuvent être associées à des prurit ou des rash. Recherchez une éosinophilie, un voyage sous les tropiques. L’investigation et le traitement des parasitoses dépassent le cadre de cet ouvrage.
Une anamnèse approfondie ramène souvent des notions de stress, des tensions intérieures, des angoisses ou tristesses qui accompagnent des démangeaisons.
Un prurit peut être le premier signe d’une dépression.
La maladie d’Alzheimer et d’autres types de démences peuvent être accompagnées de démangeaisons ou de grattage compulsif même en l’absence de véritable prurit.
Les excoriations névrotiques siègent toujours aux parties accessibles, surtout au visage et aux bras. Les patients ne sont pas toujours conscients que les lésions cutanées sont uniquement infligées par eux-mêmes et qu’il n’y a pas d’autres lésions sous-jacentes. Certains sont convaincus d’avoir une grave maladie, qui leur «sert» comme justification pour se gratter. On les rapproche des attitudes compulsives.
Une psychothérapie et les traitements antidépresseurs ou anxiolytiques sont parfois efficaces.
Le diagnostic de prurit psychogène est en principe un diagnostic d’exclusion.
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