pour plus de détails : les étiologies classiques du prurit
Le prurit est un symptôme fréquent au cours d’affections cutanées diverses.
L’eczéma atopique, la dermite de contact, le lichen plan, l’urticaire, les maladies bulleuses auto-immunes, le prurigo nodulaire, la mastocytose et la scabiose sont des maladies pratiquement toujours associées à un prurit plus au moins intense d’un sujet à l’autre.
Dans ces cas le prurit suit ou accompagne la lésion cutanée. Parfois il peut précéder l’apparition des lésions cutanées spécifiques, comme par exemple dans le cas du pemphigoïde bulleux. Le diagnostic peut se faire grâce au dosage d’anticorps spécifiques dans la peau ou le sang.
Le grattage peut être en soi la cause des lésions cutanées : lichenification, épaississement cutanée, excoriations. Ces lésions secondaires ne permettent pas une identification de la cause du prurit.
La revue de toutes les lésions cutanées prurigineuses dépasse le cadre de cet article, néanmoins quelques particularités cliniques permettent parfois de s’orienter.
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Les réactions urticariennes sont en général faciles à diagnostiquer.
Le traitement consiste en antihistaminiques p.o. par exemple la fexofénadine, pendant plusieurs semaines.
Adresser les échecs de ce traitement symptomatique au spécialiste. Un urticaire de plus de 6 semaines est défini comme chronique ; ces cas doivent être adressés d’emblée au spécialiste.
remarque : pas d'antihistamitique topiques
Les antihistaminiques en application locale sont déconseillés en raison des sensibilisations allergiques fréquentes qu’ils entraînent.
remarque : prudence avec les steroïdes
Les stéroïdes par voie générale sont à utiliser avec prudence en raison de l’effet rebond sévère que ce traitement peut entraîner.
L’application locale de stéroïdes sur une grande surface et pendant des longues périodes, peut entraîner les mêmes effets secondaires qu’en prise orale. En plus, on risque une atrophie cutanée ou un acné stéroïdien (après application prolongée au visage).
Si les lésions cutanées sont des papules alignées, il faut suspecter la présence de puces. Le patient peut généralement les apercevoir s’il prend garde autour de lui. La plupart des animaux domestiques peuvent être porteurs de ce type de parasites.
Le traitement consiste à traiter les animaux avec des produits du commerce.
Traiter également les endroits où les animaux se tiennent le plus souvent (nids, niche).
La présence de sillons et de papules, surtout au niveau de l’ombilic, entre les doigts ou sur le sexe doit faire suspecter une gale. Il faut savoir que chez un individu avec une hygiène corporelle correcte, le prurit peut être parfois le seul symptôme.
Le prurit est souvent nocturne. On retrouve souvent une notion de voyage ou de contact sexuel. Le diagnostic se pose en principe sur la mise en évidence des parasites à l’examen direct au microscope, après prélèvement au niveau de l’extrémité des sillons. En cas de haute suspicion, on peut pratiquer un traitement d’épreuve. Voir « 2ème Consultation ».
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