Dans la plupart des cas, le patient est guéri et n’a pas besoin d’une seconde consultation. Certains patients peuvent toutefois consulter à nouveau pour réapparition de l’état fébrile après « guérison ».
Si votre patient a consulté dans l’intervalle avec de nouveaux symptômes, vous avez une piste clinique à suivre, voir les « Questions essentielles ».
Pour les patients qui sont encore fébriles à cette deuxième consultation, vous devez également vous reposer les « Questions essentielles ».
A l’anamnèse, rechercher en particulier des signes, même discrets, de sinusite (toux, voix nasonnée, écoulement postérieur).
A l’examen physique, contrôler la température de votre patient au cabinet (il s’agit peut être d’une fièvre factice), rechercher attentivement des signes d’endocardite (lésions au fond d’œil, pétéchies au niveau des muqueuses et des téguments, embolies au niveau de la pulpe des doigts, souffle cardiaque). Ausculter le cœur à la recherche d’un frottement péricardique. Cette étape clinique est fondamentale.
La biopsie d’un ganglion palpable peut permettre de poser un diagnostic de cancer métastatique. 4,5
Si votre patient prend des médicaments, il faut considérer la possibilité d’une fièvre médicamenteuse. Elle dure rarement plus de 3 semaines et s’accompagne souvent de signes cutanés (p. ex. urticaire), plus rarement d’une éosinophilie (un tiers des cas).
médicaments responsables d'une fièvre médicamenteuse
A noter que pratiquement n’importe quelle molécule peut être la cause d’une fièvre médicamenteuse, et qu’il peut être utile d’essayer d’arrêter tous les médicaments ou de changer de molécule. 6
En l’absence de piste clinique ou anamnestique chez un patient fébrile (vous pouvez maintenant le confirmer par le profil des températures !), vous devez pratiquer des examens complémentaires :
Radiographie du thorax
Bronchopneumonie peu symptomatique chez un patient âgé, mycoplasme peu symptomatique, maladies auto-immunes avec infiltrat pulmonaire, tuberculose, cancer.
Examen urinaire
Bandelette et sédiment, culture si anormale.
Prise de sang
• Hb, Ht, leucocytes répartition (leucose, hémolyse, éosinophilie), VS, protéine C réactive. La protéine C réactive est le meilleur indice d’un état inflammatoire. L’absence d’état inflammatoire doit faire suspecter un diagnostic de fièvre factice ou d’hyperthermie habituelle.
• ASAT, ALAT, gGT, phosphatase alcaline, bilirubine.
• Créatinine, urée (atteinte d’organe d’une éventuelle affection auto-immune).
• Test de dépistage VIH après discussion avec votre patient. En Suisse on trouve autant de tests positifs chez des hétérosexuels que chez des patients habituellement considérés comme à risque.
• Sérologies VEB (virus d’Epstein-Barr), CMV (cytomégalovirus), toxoplasmose chez le patient jeune (moins de 35 ans).
• Facteur antinucléaire, facteur rhumatoïde (latex).
• Mettre du sérum de côté (sérothèque ou congélateur à -20°C).
Si le patient est fébrile, avec une température > 38,5°C au cabinet : pratiquer deux hémocultures aérobies à une heure d’intervalle.
Suivi
Vous devez revoir votre patient après une semaine.
Vous devez lui demander de reconsulter sans délai si de nouveaux symptômes apparaissent (dyspnée, douleurs, etc.) ou si l’état général s’aggrave (p. ex. asthénie intense, impossibilité de s’alimenter, état hautement fébrile, > 39°C).
Vous devez reprendre contact sans délai avec le malade en cas d’anomalie grave au bilan biologique ou radiologique (p. ex. suspicion radiologique de tuberculose – risque de contamination) ou si les hémocultures sont positives.