A l'heure où la morosité règne pour le RHUSO comme pour les négociations universitaires tripartites, bien des choses se mettent en place dans l'Arc lémanique en néphrologie clinique. En voici quatre exemples :
1. Depuis janvier 2000, une collaboration régulière s'est instituée entre les deux Divisions de néphrologie de Genève et de Lausanne.
Ceci s'est traduit avant tout par des colloques communs, au rythme de huit par année ; ces réunions fournissent l'occasion de discuter des présentations cliniques et anatomopathologiques particulièrement instructives.
Quelques articles dans ce numéro fournissent l'illustration des pathologies qui y ont été discutées. Les biopsies rénales effectuées sur les deux sites sont interprétées et discutées avec le même néphro-pathologue.
Plus récemment , et grâce à la confiance mutuelle qui s'est instaurée ,, une comparaison des protocoles d'immunosuppression après transplantation rénale a été faite. Il s'agit vraisemblablement d'une première au niveau suisse. A partir de cette comparaison, un petit groupe de travail se constitue. Il visera à harmoniser les protocoles. Des projets de recherche clinique communs sont en élaboration.
2. Dans le domaine de l'insuffisance rénale chronique qui reste, heureusement, une maladie rare, une procédure qui devrait assurer une meilleure collaboration entre médecins praticiens et néphrologues se met en place sous l'égide des deux Divisions de néphrologie. Des recommandations de collaboration, rédigées avec le patronage des sociétés médicales concernées, seront bientôt adressées à l'ensemble des médecins praticiens de Suisse romande. Cette démarche vise non pas à remplacer le médecin praticien par le néphrologue dans le suivi de ces patients, mais à assurer une collaboration mieux définie dont le patient devrait en premier lieu être le bénéficiaire. L'article du Dr S. David va dans le sens de ces efforts.
3. Une procédure d'évaluation de la qualité des centres de dialyse va démarrer ces prochaines semaines dans les 18 centres de Suisse romande.
A la suite d'une présentation à la journée romande des centres de dialyse en automne 1999, un comité de pilotage et une équipe de projet regroupant pour le CHUV et l'HUG les responsables néphrologues, infirmiers, épidémiologistes et spécialistes de la qualité des soins se sont mis au travail. Avec l'aide des responsables de tous les centres romands de dialyse, d'un large conseil consultatif et d'experts internationaux, plusieurs documents et questionnaires ont été élaborés. Au mois de mars-avril 2001, la récolte des données aura lieu dans les centres.
Cette procédure est financée en partie par les groupes qualité des deux hôpitaux universitaires qui soutiennent le projet, ainsi que par la Société suisse de néphrologie, la Fondation suisse de lutte contre les maladies rénales et d'autres. Elle servira de phase pilote pour une procédure à l'échelle nationale après acceptation officielle par la Société suisse de néphrologie. Cet exercice sera aussi l'occasion d'avoir une meilleure connaissance des caractéristiques cliniques et biologiques des patients que nous traitons en Suisse romande.
4. Sous l'autorité de Mmes L. De Clerck et C. Oudy, infirmières-cheffes respectivement aux hug et chuv, un cours de formation théorique pour infirmières de dialyse s'est mis en place dès 1997 pour l'ensemble de la Suisse romande. En quatorze jours de formation, répartis sur treize mois et sur la quasi-totalité des centres romands de dialyse, seize infirmières se forment par un programme qui met à contribution le personnel médical et infirmier de chaque centre.
Un certificat atteste de la réussite de l'examen final. Une reconnaissance de ce cours par l'ASI est à l'étude.
Ces quatre exemples illustrent le fait que l'amélioration de la qualité des soins, que nous offrons aux patients atteints de maladie rénale, passe par une optimisation de la collaboration avec l'ensemble des partenaires impliqués. Ce numéro spécial devrait également y contribuer.