A la fin du mois de janvier, le programme pilote sud-africain tant attendu pour prévenir la transmission mère-enfant du VIH-1 a atteint le stade de la mise en uvre. Toutefois, la majorité des femmes enceintes ne bénéficieront pas de cette étude pilote, annoncée par le directoire VIH/sida, dont le but est de collecter des données sur les aspects scientifiques et opérationnels de la stratégie à mener dans la lutte contre le sida en Afrique du Sud (Lancet 2001 ; 357 : 371). La Treatment Action Campaign (TAC), une coalition d'associations qui lutte depuis plusieurs années en faveur du traitement des femmes enceintes atteintes du sida, juge ce programme insatisfaisant (Lancet 2001 ; 357 : 452).Dix-huit sites de recherche basés autour d'hôpitaux ruraux ou urbains et des cliniques qui les alimentent dans chaque province, offriront du conseil gratuit et des tests pour le VIH-1 aux femmes enceintes. Les femmes infectées recevront de la névirapine et des substituts de lait, bien que l'allaitement exclusif sera promu. Ce programme doit collecter des données sur l'efficacité de cette approche et de l'information sur la faisabilité et la logistique nécessaires pour étendre la stratégie à travers le pays. Les données issues de cette phase du programme ne seront toutefois pas rendues disponibles avant une année au moins.Le 5 février, la TAC a jugé ce programme trop peu ambitieux. En Afrique du Sud, il y a environ un million de grossesses chaque année, et selon l'enquête sur les données anténatales du département de la Santé, publiée l'an dernier, 220 000 femmes enceintes étaient séropositives au VIH. Le département s'attend à ce que 100 000 femmes se rendent à l'un des 18 sites chaque année, mais les ressources actuelles ne permettront qu'à 22 000 femmes enceintes positives au VIH soit 10% des femmes enceintes infectées d'avoir accès gratuitement à un test de dépistage, à la névirapine et à du lait en poudre pendant six mois.Le directeur du directoire sur le VIH/sida, Nono Simelela, indique que la mise en uvre du programme national dépendra des recherches engagées sur les sites mis en place pour accueillir les femmes enceintes. Le 12 février, la TAC a marché vers le Parlement en demandant au gouvernement d'établir un programme national de façon immédiate. Les militants estiment que les études sur l'efficacité de la névirapine pour prévenir la transmission verticale du VIH-1 sont concluantes et que l'étude pilote du gouvernement fait perdre un temps précieux.La TAC milite également pour l'importation parallèle de médicaments antirétroviraux génériques et les licences obligatoires. Et elle proteste contre les attaques des Etats-Unis contre la législation brésilienne en matière de droit de propriété intellectuelle au motif qu'elle ne serait pas en phase avec l'accord ADPIC de l'OMC.