Profitant de la dernière journée mondiale sans tabac (manifestation organisée chaque 31 mai) l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé l'interdiction totale du tabac dans tous les lieux publics. Elle a aussi dénoncé la désinformation des fabricants de cigarettes sur le tabagisme passif. «Une telle interdiction constitue une solution radicale qui assure la propreté et l'innocuité de l'air pour tous, fumeurs et non-fumeurs», a déclaré Mme Gro Harlem Brundtland, directrice générale de l'OMS lors d'une réunion publique organisée à Genève, au siège de l'organisation.Cette interdiction est déjà en vigueur dans plusieurs pays à travers le monde parmi lesquels la Thaïlande, l'Afrique du Sud, l'Australie, le Canada et la France. Pour Mme Bruntland, cette mesure «met l'accent sur le droit des gens à la santé et aide à faire du tabagisme l'exception et non la règle». Les compagnies productrices de tabac «feront tout pour empêcher de prendre au sérieux le tabagisme passif. Les grands industriels du tabac ont dépensé des millions de dollars pour tenter de convaincre les employeurs et les gouvernements qu'une meilleure aération et la simple courtoisie résoudraient le problème du tabagisme passif». (
) «Ils ont financé des simulacres d'études scientifiques, lancé des campagnes à grand renfort de fonds pour discréditer les études valables, créé des groupes de façade en faveur des droits des fumeurs, intenté des procès aux autorités sanitaires, et fait tout ce qui était en leur pouvoir pour différer et anéantir les mesures sérieuses concernant le tabagisme passif», a encore déclaré la directrice générale de l'OMS. Cette dernière engage les populations à se «réapproprier (leur) droit à la santé et à la vie». «Nous n'avons pas à faire preuve de tolérance lorsqu'il s'agit de mauvaise santé, de maladie et de mort». Faut-il rappeler que le tabac tue chaque année dans le monde environ 4 millions de personnes et que près de 700 millions d'individus sont exposés chaque jour au tabagisme passif, parmi lesquels la moitié d'enfants ?Comme en écho de ces chiffres dramatiques, on apprenait le 6 juin que Philip Morris était condamné à payer 3 milliards de dollars à un patient de 56 ans atteint d'un cancer. Des indemnités records