Une nouvelle technique non chirurgicale pourrait offrir une alternative, à l'avenir, au pontage d'artères coronaires (Lancet 2001 ; 357 : 1857). Connue sous l'expression «artérialisation coronaire veineuse percutanée in situ» (AVPIC), cette technique consiste en la connexion d'une veine coronaire à une artère coronaire bouchée, afin de contourner le blocage avec un minimum de chirurgie (Circulation 2001 ; 103 : 2539-42).«L'une des interventions les plus invasives, en médecine, est le pontage coronarien», affirme Stephen Oesterle, du Massachusetts' General Hospital, de l'Ecole médicale de Harvard, aux Etats-Unis. «Notre but ultime est de remplacer le pontage coronarien artériel traditionnel par une procédure ne nécessitant pas de chirurgie».Une équipe internationale a accompli une telle intervention en novembre 1999, en Allemagne, sur un homme de 53 ans dont une artère coronaire était bouchée sur presque toute la longueur par de l'athérosclérose. Le patient vit maintenant une vie normale, sans douleur. Les intervenants ont spécifiquement ciblé un patient qui n'était pas éligible pour un pontage chirurgical ou une angioplastie parce que ses artères étaient trop sévèrement bouchées.Durant l'AVPIC, un système de cathéter guidé par ultrasons est inséré dans l'artère d'une jambe, et poussé le long de l'aorte dans les artères coronaires. Guidé par ultrasonographie, un trou est réalisé dans une veine adjacente à l'artère bloquée, maintenue ouverte avec un stent, et le sang est rerouté. Après l'intervention, le sang s'écoule en sens inverse pour oxygéner le muscle cardiaque, au lieu de suivre le cours normal de la veine vers les chambres cardiaques.«La technique décrite dans ce rapport est ingénieuse», estime Timothy Gardner, du Centre médical de l'Université de Pennsylvanie, aux Etats-Unis. «Ce rapport, toutefois, décrit un succès à court terme chez un seul patient dont l'AVPIC n'a été utilisé que pour une seule artère bouchée. La vaste majorité des patients qui ont besoin d'une angioplastie ou d'un pontage coronaire artériel ont de multiples artères bouchées qui doivent être ouvertes ou contournées». En outre, Gardner prévient que toute technique de ce genre doit faire preuve de sûreté et d'une efficacité portant sur de nombreuses années.