Plusieurs titres de la presse médicale anglo-saxonne d'audience internationale viennent d'annoncer leur intention de renforcer leurs exigences éthiques avant de publier les résultats d'études cliniques afin de prévenir certaines pratiques des laboratoires pharmaceutiques, contraires selon eux à l'intégrité scientifique et consistant, en substance, à influencer les essais de nouvelles molécules ou à ne pas aider à la publication de résultats défavorables ou moins favorables qu'espéré. Une douzaine de journaux médicaux d'audience internationale se sont associés dans cette démarche pour conserver leur crédibilité. On retrouve parmi eux le British Medical Journal, le Lancet, le New England Journal of Medicine, le Journal de l'American Medical Association, la base de données Medline ou encore le journal de l'Association médicale canadienne. Dans un message commun, les rédacteurs en chef de ces revues estiment vital que les essais thérapeutiques de nouvelles molécules soient conduits de façon indépendante et ce afin d'assurer une commercialisation de produits sûrs et efficaces. Pour eux «pression économique» et «compétition» entre chercheurs ne favorisent pas l'objectivité. En d'autres termes, les médecins responsables d'essais n'ont pas toujours la maîtrise de leur travail, qu'il s'agisse de la conception même de l'étude au départ ou de l'interprétation des données et de la décision de publier ou non les résultats, reconnaissent ces revues. «Nous allons demander aux auteurs de signer une déclaration établissant qu'ils acceptent l'entière responsabilité de la conduite de l'étude, ont accès à l'ensemble des données et contrôlent la décision de publier. Si les auteurs ne peuvent satisfaire à nos exigences sur ces points, alors nous ne publierons pas leurs travaux, explique Richard Smith, rédacteur en chef du British Medical Journal. De cette manière nous espérons contribuer à maintenir et améliorer l'intégrité des publications scientifiques.»