Les médecins sud-coréens viennent d'adopter un nouveau code de conduite autorisant les praticiens à s'abstenir d'administrer un traitement curatif aux malades en fin de vie à la requête du malade ou de sa famille. A Séoul, l'association médicale coréenne (KMA), qui regroupe la plupart des praticiens du pays, a souligné que tout en interdisant formellement l'euthanasie conformément à la législation sud-coréenne ce nouveau dispositif conseille aux médecins de respecter la volonté des malades ou de la famille. Ces directives professionnelles autorisent notamment les médecins à reconnaître comme cliniquement mort un malade dont le cerveau a cessé de fonctionner ce qui est contraire aux dispositions générales de la loi sud-coréenne.Actuellement, un malade dont l'électroencéphalogramme est plat ne peut être déclaré cliniquement mort que si lui-même ou sa famille a préalablement autorisé la pratique des prélèvements d'organe. Dans tous les autres cas, cette procédure est formellement interdite, rappelle le bureau de l'Agence France-Presse à Séoul. Le porte-parole de la KMA, Choo Soon-Ho, a reconnu que les nouvelles recommandations de l'association médicale sont contraires aux principes de la loi sud-coréenne. «De nombreux médecins se sentent souvent prisonniers d'une contradiction entre les principes vieux jeu de la loi et les besoins de la pratique quotidienne dans les hôpitaux, a expliqué M. Choo. Nous espérons que les principes élargis de la mort cérébrale seront admis par la législation».Il a aussi souligné que la nouvelle déontologie n'est pas contraignante puisqu'elle ne constitue qu'«une ligne de conduite». La nouvelle éthique de la KMA devrait avoir une forte influence, dans la mesure où cette organisation regroupe 80% des 80 000 praticiens en exercice dans le pays. La nouvelle donne déontologique prévoit aussi la pratique d'avortements, alors que la législation sud-coréenne actuelle n'autorise l'interruption volontaire de grossesse que dans le cas de viols ou de malformations ftales.