Les comportements à risque ont repris parmi les homosexuels masculins et l'épidémie de sida, en baisse en France depuis 1994, est sur le point de croître à nouveau : tel est l'inquiétant constat de l'Institut national de veille sanitaire. Une enquête réalisée en 2000 dans les établissements gays parisiens confirme «un niveau de prise de risques élevé». Plus de 30% des personnes interrogées déclarent avoir des rapports anaux non protégés avec des partenaires occasionnels et 70% des usagers fréquents de ces sex-clubs, backrooms et vidéoclubs (qui se disent aussi porteurs du virus du sida) affirment avoir des rapports non protégés avec des partenaires occasionnels.Autre indice du recul de la prévention : le nombre de cas de syphilis, brutalement de nouveau à la hausse en 2000 à Paris, notamment chez les homosexuels masculins (dont la moitié sont séropositifs).Le nombre des cas de sida avait commencé de baisser en France en 1995, tendance fortement accentuée à partir de 1996, coïncidant avec la diffusion de nouvelles thérapeutiques antivirales, les trithérapies. Le nombre de nouveaux cas diagnostiqués chaque année était tombé de plus de 5000 en 1995, à environ 1600 en 2001 ; la courbe descendante que dessinaient les experts s'est transformée depuis quelques mois en une «ligne horizontale».