Edito: Progrès médicaux et bénéfice pour les patients
Daniel Lew et Patrick Francioli
Rev Med Suisse
2002; volume -2.
22086
Résumé
Les coûts de la médecine ne cessent d'augmenter. On blâme souvent les médecins sans évoquer les progrès réalisés pour le bénéfice des patients. Dans le présent numéro de Médecine et Hygiène, un certain nombre d'articles consacrés aux maladies infectieuses font le point sur ces progrès. L'article de K. Jaton et coll. fait un inventaire très complet des nouveautés diagnostiques en microbiologie à disposition du praticien. Des méthodes plus précises et surtout plus rapides permettent à la fois de mieux cibler les traitements et d'éviter des traitements inutiles. L'article revoit notamment l'apport de nouvelles techniques dans le diagnostic des infections respiratoires, gastro-intestinales et uro-génitales. Des progrès sensibles ont également été réalisés pour les infections intra-utérines aux conséquences si désastreuses. Malgré les avancées formidables en chirurgie, les infections postopératoires demeurent des complications grevées de conséquences importantes, avant tout au plan de la morbidité et des coûts. L'article de N. Troillet etG. Zanetti revoit cette problématique en détail, et analyse en particulier la participation de la médecine ambulatoire dans la prévention et la surveillance de ces complications. A cet égard, les auteurs relèvent l'importance d'un bon système de surveillance dont il a été démontré qu'il permettait de réduire le taux d'infection, notamment par le retour de l'information aux opérateurs. Même si l'endocardite infectieuse est une infection relativement rare, elle reste une infection dont les complications peuvent être redoutables, ce qui a toujours incité à une grande prudence dans son traitement. Longtemps, une hospitalisation et un traitement très prolongé semblaient incontournables. Des études récentes ont montré que certains patients sélectionnés pouvaient bénéficier d'une prise en charge ambulatoire et/ou d'un traitement antibiotique de deux semaines au lieu des quatre à six semaines habituelles. L'article de M. Cavassini et coll. revoit plus spécifiquement ces nouveaux aspects, en insistant sur les nouveautés diagnostiques et les perspectives de traitements simplifiés. Des traitements antibiotiques courts sont également le sujet de l'article de P. Moreillon et coll. qui font l'inventaire des progrès récents réalisés dans ce domaine, qu'il s'agisse d'infections respiratoires ou urinaires. C. Fagard et B. Hirschel nous rappellent les nouvelles options stratégiques et des protocoles en cours, permettant à terme de simplifier considérablement le traitement des infections à VIH.Finalement, comme promis dans un récent éditorial, D. Lew nous rappelle les faits essentiels que tout praticien doit connaître sur le bioterrorisme.En conclusion, les progrès médicaux décrits en maladies infectieuses permettent une prise en charge plus rapide et peuvent même réduire les coûts.
Contact auteur(s)
Daniel Lew
Médecin chef de service
Division des maladies infectieuses
HUG
Genève
et
Patrick Francioli
Médecin chef
Division des maladies infectieuses et de médecine préventive hospitalière
CHUV
Lausanne