Alors qu'il subit, à l'heure où nous écrivons ces lignes, une nouvelle altération grave de son état de santé, le pape Jean-Paul II a affirmé, en recevant au Vatican une délégation de gastroentérologues, que pour l'église catholique l'acharnement thérapeutique est «inutile et ne respecte pas» le malade en phase terminale. «Un acharnement thérapeutique, même avec les meilleures intentions du monde, se révèlerait en définitive non seulement inutile mais non pleinement respectueux du malade arrivé à un état terminal», a déclaré le pape aux participants d'un congrès organisé à Rome par l'Association mondiale de gastroentérologie.Il a aussi invité les médecins à ne pas oublier que l'être humain est «mortel» et qu'«il y a des limites qui ne sont pas humainement surmontables». «On ne peut pas ne pas être content de constater la disponibilité croissante de ressources techniques et pharmaceutiques, qui permettent d'identifier dans la plupart des cas les symptômes du cancer, et d'intervenir ainsi avec plus de rapidité et d'efficacité», a souligné Jean-Paul II.Le pape a enfin exhorté les médecins «à ne pas s'arrêter aux résultats obtenus, mais à continuer avec confiance et ténacité leurs recherches en utilisant les ressources scientifiques les plus avancées». «La complexité de l'être humain exige ensuite, en lui prodiguant les soins nécessaires, de tenir compte non seulement du corps mais aussi de l'esprit. Il serait présomptueux de compter alors uniquement sur la technique», a conclu le souverain pontife.