Depuis début avril, rumeurs, confirmations et démentis sèment la confusion autour du clonage humain reproductif. Chronologie. 3 avrilLors d'un colloque aux Emirats Arabes Unis, le gynécologue italien Severino Antinori déclare qu'«une femme, parmi les milliers de couples infertiles participant au programme, est enceinte de huit semaines», sans préciser le pays où a lieu cette expérience. Le journal Gulf News rapporte les propos de celui qui s'était rendu célèbre en donnant des enfants à des femmes ménopausées, puis en annonçant son intention d'être le premier à cloner l'homme à fins reproductives. 5 avrilLe New Scientist reprend l'information au conditionnel sur son site Internet. La bouffée médiatique est lancée. L'andrologue américain Panayiotis Zavos, qui avait annoncé en janvier 2001 s'être associé à Severino Antinori dans son entreprise, esquive les questions : «Puisque Severino Antinori a tenu lui-même ces propos, lui-même ou ses services devraient être la seule source qui puisse confirmer ou démentir ces informations». A Rome, le cabinet de Severino Antinori se refuse à tout commentaire et demande aux journalistes de «rappeler dans deux semaines». 6 avrilVague de réactions. Dans le magazine britannique New Scientist, des scientifiques affirment que, si la nouvelle est vraie, la mère porteuse aurait un risque élevé de développer un choriocarcinome, forme rare et envahissante de cancer génital. Le même magazine rapporte qu'un journaliste du quotidien Il Tempo à Rome, Giancarlo Calzolari, affirme que son ami Severino Antinori lui a confirmé la véracité de la nouvelle. Le clone serait celui «d'une personnalité importante et riche» et la procédure aurait été menée «dans un pays musulman». 9 avrilLa secte raélienne entend rappeler qu'elle aussi est dans la course. Sa société Clonaid annonce qu'elle a recruté un nouveau candidat, un homme fortuné atteint d'une maladie incurable et souhaitant perpétuer sa lignée. Dirigé par la Française Brigitte Boisselier, cet effort de clonage serait mené «dans un nouveau laboratoire dans un endroit tenu secret». L'ancien laboratoire de Clonaid en Virginie avait été perquisitionné par l'Agence de réglementation sanitaire américaine. 10 avrilPanayiotis Zavos se distancie de son ancien associé. Interrogé par la chaîne de télévision CNN, il déclare : «nous doutons beaucoup de cette annonce faite la semaine dernière et c'est la responsabilité et le devoir de Severino Antinori de dire au monde ce qu'il en est». L'andrologue américain annonce avoir rompu ses liens avec Antinori depuis cinq mois.Severino Antinori confirme qu'il a obtenu un embryon humain cloné dans un entretien publié dans le Scientific American d'avril. Il précise que le clone a atteint le stade de 20 cellules, et que les expériences ont été menées dans un pays d'Asie. La grossesse de huit semaines semble oubliée.Le président George W. Bush lance un nouvel appel au Congrès pour qu'il interdise toute forme de clonage humain, reproductif comme thérapeutique. La législation en la matière est bloquée aux Etats-Unis, en raison d'un désaccord entre les deux chambres. 23 avrilSeverino Antinori fait marche arrière et brouille les pistes au cours d'un débat télévisé sur la RAI. Il prétend qu'il y aurait trois grossesses en cours dans le monde, dans lesquelles il n'a «rien à voir». Il affirme au conditionnel que trois femmes seraient porteuses d'embryons clonés de 9, 7 et 6 semaines, dans des républiques de l'ex-URSS et dans un pays islamique. Il dément par ailleurs son implication dans l'implantation d'un embryon cloné annoncée début avril