Comment délivrer rapidement des molécules thérapeutiques au cerveau ? Une solution, proposée plusieurs fois ces dernières années, consiste à passer par le nez. Une nouvelle étude (Nature Neuroscience, publiée en ligne le 6 mai 2002, DOI : 10.1038/nn849) vient renforcer l'intérêt pour l'administration intranasale : elle montre que, pour certains peptides, la muqueuse nasale offre un accès direct au cerveau.Jan Born et ses collègues de l'Université de Lübeck ont administré par voie intranasale trois peptides (mélanocortine (4-10), vasopressine et insuline) à des sujets sains. Ils ont mesuré périodiquement la concentration de ces peptides dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) et dans le sang.Dans les minutes qui ont suivi l'administration, la concentration a augmenté dans le LCR. A l'exception de la vasopressine, aucune élévation de concentration n'a été détectée dans le sang, ce qui semble indiquer que les peptides ont passé directement du nez au cerveau, court-circuitant la barrière hémato-encéphalique.Cette voie présente l'inconvénient de ne pas permettre un dosage précis des peptides délivrés au cerveau. Mais elle permet en contre-partie d'éviter de passer par le sang, et donc de prévenir les effets secondaires hormonaux de beaucoup de neuropeptides, dus à leurs similitudes structurales avec les hormones. Ce moyen non invasif de délivrer les molécules facilitera peut-être le traitement des maladies et lésions du système nerveux central.