L'usage des antibiotiques n'est pas toujours fondé sur une évidence scientifique. Des chercheurs américains ont découvert qu'une prescription courante, du moins aux Etats-Unis, celle de l'azithromycine en cas de bronchite aiguë, n'apportait pas plus de bénéfice que la vitamine C.Cette conclusion ressort d'une étude en double aveugle menée auprès de 220 adultes chez qui une bronchite aiguë a été diagnostiquée durant l'hiver 1999-2000 au service ambulatoire du Cook County Hospital de Chicago (Lancet 2002 ; 359 : 1648-54). Etaient exclus les patients souffrant de maladies respiratoires chroniques, atteints d'autres maladies infectieuses, toussant depuis plus de deux semaines, dont la température dépassait 38,9 degrés ou dont les radiographies pulmonaires présentaient des anomalies.Tous les participants ont bénéficié du même traitement symptomatique. A cela s'ajoutait de la vitamine C pour le groupe de contrôle et de l'azithromycine pour le groupe d'intervention. Après sept jours, le comité de pilotage a décidé de mettre un terme à l'intervention, la maladie évoluant de façon manifestement identique parmi les deux populations. La qualité de vie à trois et sept jours, estimée sur la base d'un questionnaire, la proportion des patients ayant repris leurs activités habituelles après trois ou sept jours ne présentaient aucune différence significative entre les deux groupes.«La plupart des médecins suisses en tout cas ceux que je rencontre dans les cours de formation continue n'auraient probablement pas prescrit d'antibiotiques aux patients répondant aux critères de sélection de l'étude, tempère Philippe Moreillon, de la Division des maladies infectieuses du CHUV. Il s'agissait de cas peu graves, sans maladie respiratoire sous-jacente. Ces résultats ont tout de même le mérite de nous rassurer, car ils confirment que la non-prescription d'antibiotiques se justifie dans certains cas».