Le premier cas de virus du Nil occidental a été confirmé officiellement il y a quelques jours au Canada. Plusieurs autres cas, jugés probables, sont en cours de confirmation. Inconnue jusqu'à ces dernières années outre-Atlantique, cette arbovirose a été responsable d'au moins 43 décès aux Etats-Unis, cet été. Au Canada, les cas présumés ont été localisés dans l'Ontario et le premier diagnostic a été confirmé par le laboratoire national de microbiologie de Winnipeg. Ces cas ont été recensés dans les derniers jours du mois d'août dans le sud de l'Ontario. Le 4 septembre, des tests préliminaires avaient révélé la présence du virus chez deux autres Canadiens, dont un à Toronto, la ville la plus peuplée du pays.Identifié en 1937 en Ouganda, le virus du Nil occidental (ou West Nile virus) avait atteint les Etats-Unis en octobre 1999, après avoir provoqué des épidémies en Roumanie et au Maroc en 1996. Depuis, il ne cesse de s'étendre et touche désormais plus de vingt Etats américains. Les spécialistes estiment que ce virus pourrait franchir les Rocheuses d'ici la fin de l'année et couvrir l'ensemble des Etats-Unis. La migration d'oiseaux infectés (corbeaux, corneilles, geais bleus, etc.) ainsi que le transport en avion de moustiques porteurs du virus expliqueraient la vitesse et l'ampleur de la propagation qui touche également, outre l'Afrique et l'Europe, le Moyen-Orient, l'Asie centrale et l'Inde.Pour sa part, le Pr Jean-Claude Manuguerra, spécialiste de virologie à l'Institut Pasteur de Paris, estime ne pas savoir si le changement climatique est en cause. «Des maladies voisines comme la fièvre jaune ou l'encéphalopathie dite de Saint-Louis ont sévi, ou sévissent, aux Etats-Unis», a-t-il précisé au Monde. «La dengue hémorragique, affection virale transmise par le moustique Aedes aegypti, est aux portes de ce pays : des victimes viennent d'être recensées au Mexique et le moustique est d'ores et déjà présent de l'autre côté de la frontière».