On sait que l'artériopathie chronique oblitérante des membres inférieurs (AOMI) résulte du développement de lésions athéroscléreuses qui obstruent progressivement la lumière des artères et créent un obstacle à la vascularisation distale des membres inférieurs. Une telle définition exclut de fait les lésions non athéroscléreuses. Sa prévalence ajustée à l'âge est d'environ 12% et sa gravité est liée à la diffusion de la maladie athéroscléreuse, avec un risque local d'amputation et un risque général d'infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral ischémique et de décès d'origine cardiovasculaire. Dans ce contexte, il est clair que le but des examens complémentaires est de porter le diagnostic d'AOMI, d'orienter le traitement en fonction de la clinique, du type et de la sévérité des lésions et de surveiller le patient. L'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (Anaes) vient, sur ce thème, de publier les intéressantes conclusions pratiques d'une conférence de consensus réunie sous son égide à la demande de la Société d'angiologie de langue française (aujourd'hui devenue Société française de médecine vasculaire ou SFMV) et de la Société française d'imagerie cardiovasculaire (SFICV).Objectif : évaluer la performance dans le diagnostic et la prise en charge de l'AOMI de l'échographie-doppler (ED), basée sur l'utilisation des ultrasons. «Afin de réaliser l'évaluation technologique de l'ED, plusieurs chapitres ont été abordés : l'artériographie (examen de référence), la mesure de la pression systolique à la cheville et de l'index de pression systolique (IPS) bras-cheville, l'ED dans l'AOMI non traitée, l'ED dans le cadre d'une revascularisation artérielle (pontage, angioplastie), peut-on lire dans la synthèse des conclusions. Au terme de cette évaluation, les experts du groupe de travail ont souhaité émettre un avis concernant les modalités de réalisation d'un examen par échographie-doppler.»I Artériographie. Elle a longtemps été considérée comme l'examen de référence pour l'évaluation anatomique des lésions artérielles des membres inférieurs. «La reproductibilité de lecture des artériographies a fait l'objet d'études récentes. Si la reproductibilité interobservateurs est satisfaisante pour les axes proximaux (axes iliaques : kappa > 0,8) et pour les diagnostics soit d'occlusion (axes distaux : kappa
Rappelons aussi qu'il s'agit d'un examen invasif dont le taux de mortalité dans l'analyse de littérature existante est en moyenne inférieur à 0,5%, les complications graves pouvant quant à elles atteindre 2,9%. Pour le groupe de travail, le risque actuel lié à la réalisation d'une artériographie est probablement inférieur à ces chiffres du fait de la miniaturisation du matériel de cathétérisme et des précautions médicales entourant l'examen (hydratation, modification du traitement en cours, en particulier chez les diabétiques, diminution de la toxicité des produits de contraste, respect des contre-indications).«Actuellement, au sein d'équipes expérimentées, grâce à l'échographie-doppler et aux nouveaux examens peu invasifs, l'artériographie n'est plus réalisée à titre purement diagnostique» notent les experts.I Index de pression systolique bras-cheville. La plupart des définitions de l'AOMI incluent l'index de pression systolique (IPS) bras-cheville. L'IPS est le rapport entre la pression systolique mesurée en un site du réseau artériel du membre inférieur et la pression systolique brachiale. La mesure de l'IPS bras-cheville est réalisée le plus souvent à l'aide d'un brassard et d'un doppler continu à haute fréquence. «La valeur seuil pour porter le diagnostic d'AOMI est un IPS bras-cheville
(A suivre)