En annonçant début juillet le gel des installations pour trois ans, le Conseil fédéral a placé l'avenir des médecins en formation et des étudiants sous le signe de l'incertitude. D'où cette question : cette décision a-t-elle dissuadé une partie des futurs étudiants inscrits pour la rentrée universitaire de cet automne ? Les chiffres provisoires dont disposaient les universités à fin octobre montrent que ce n'est apparemment pas le cas.Ces données sont à prendre avec des pincettes. D'abord parce qu'elles sont encore susceptibles d'évoluer durant la fin de l'année. Ensuite et surtout parce que l'absence d'effet immédiat et spectaculaire de cette mesure ponctuelle ne démontre pas, loin de là, que les contraintes nouvelles n'auront pas de conséquences à plus long terme sur la relève. Genève est la seule faculté qui enregistre une nette baisse du nombre de nouveaux étudiants en première année. Sans compter les redoublants, en médecine humaine et dentaire, le secrétariat des étudiants recensait environ 150 débutants à fin octobre. Or ce chiffre oscillait entre 170 et 180, voire plus, durant les années précédentes. Lausanne. Les chiffres provisoires du Secrétariat de l'enseignement pré- et postgradué montrent une augmentation : 181 nouveaux étudiants en médecine humaine, redoublants non comptés, étaient inscrits pour l'année 2002-2003 à fin octobre, contre 162 en 2001-2002 et 172 chacune des deux années précédentes. La hausse est encore à confirmer, puisqu'un certain nombre d'étudiants peuvent encore changer d'orientation ou abandonner. Neuchâtel. Trente et un nouveaux étudiants en médecine avaient payé leurs taxes semestrielles à fin octobre, afin de suivre leur première année d'études à Neuchâtel. Les rares cas en suspens ne modifieront pas la donne. Selon le secrétariat de la Faculté des sciences, cet effectif est plutôt stable, il n'y a pas de baisse soudaine. En revanche, Neuchâtel a accueilli jusqu'à une cinquantaine d'étudiants il y a quelques années. Fribourg. La situation y est différente que dans les autres universités romandes, puisque l'admission est soumise aux tests d'aptitude, tout comme à Berne, Zurich et Bâle. Or, les retraits sont rares parmi ceux qui ont passé cet examen. La faculté fribourgeoise, qui accueille beaucoup d'étudiants alémaniques en provenance de Berne ou Zurich, fonctionne donc plus ou moins à pleine capacité. Cette année, elle accueille 106 nouveaux étudiants pour une limite fixée à 115 par la Conférence des recteurs des universités suisses (CRUS). Le nombre d'inscriptions non retirées aux tests d'aptitude pour Fribourg est resté stable ces trois dernières années : 66 en 2000, 69 en 2001 et 66 cette année. Berne, Bâle, Zurich. Comme à Fribourg, les effectifs des nouveaux étudiants en première année dépendent avant tout des capacités définies par la CRUS, et non du nombre initial de candidats. Les inscriptions non retirées aux tests d'aptitude sont un meilleur indicateur. Pour Zurich, selon les données de la CRUS, elles sont relativement stables depuis trois ans : 313 cette année, 299 en 2001 et 327 en 2000. Berne et Bâle, connaissent en revanche une forte hausse. De l'année 2000 à cette année, le nombre d'inscriptions aux tests non suivies d'un retrait a passé de 133 à 181 à Bâle, et de 144 à 245 à Zurich.