Six ans après l'annonce de la création par transfert nucléaire d'une cellule somatique dans un ovocyte énucléé de la brebis Dolly, cinq espèces de mammifères (mouton, souris, lapin, porc, vache) ont pu être clonées avec succès à travers le monde. En dépit de nombreuses tentatives, le clonage de mammifère de type primate n'a encore jamais pu être réalisé. Selon un groupe de chercheurs américains, des erreurs moléculaires survenant lors de la division des chromosomes pourraient expliquer les échecs des tentatives de clonage de primates, ce qui pourrait laisser entendre qu'il serait impossible de cloner des êtres humains.L'équipe de chercheurs de l'université de Pittsburgh (Pennsylvanie), dirigée par les Prs Gerald Schatten et Calvin Simerly, a cherché à comprendre pourquoi plus de 700 tentatives de clonage sur des macaques rhésus n'ont pas permis d'aboutir à un seul résultat positif. Ils ont observé le développement des embryons conçus par la méthode dite du transfert nucléaire.Ils se sont aperçus que si, en apparence, la mitose semblait se dérouler normalement et l'embryon se développer correctement, des dysfonctionnements survenaient à l'intérieur de chaque cellule, en particulier au niveau de leurs chromosomes. «Les chromosomes ne se divisent pas correctement. Dès les premières divisions, le développement se fait de façon inappropriée», a expliqué Gerald Schatten qui localise le problème au niveau du fuseau mitotique.Durant la mitose, les chromosomes se dupliquent et s'ordonnent le long de ce fuseau. Or, dans les embryons obtenus par transfert nucléaire, si la mitose a bien lieu, des protéines clés nécessaires à l'assemblage des fuseaux semblent absentes. Bien qu'ayant pu obtenir trente-trois embryons de macaques apparemment viables et assurer leur transfert intra-utérin les chercheurs n'ont pu obtenir aucune grossesse. «Les techniques existantes, telles que celles qui ont été utilisées pour créer Dolly et d'autres mammifères ne marchent pas chez les primates non humains chez qui le clonage reproductif pourrait se révéler impossible» commente Gerald Schatten. «Je ne veux pas dire que cela ne marchera jamais ; avec suffisamment de temps et de moyens nous pourrions peut-être découvrir comment réussir.»Pour sa part, le Pr Pavos Zanos, grand zélote du clonage reproductif humain, vient de faire savoir qu'il travaillait toujours sur le sujet. Il affirme notamment dans reproductive BioMedecine on line avoir transféré avec succès des noyaux de cellules humaines dans la granulosa d'ovocytes bovins énucléés, ces embryons de Minotaure ayant ensuite été congelés.A suivre.