La greffe de cellules cardiaques autologues génétiquement transformées pourrait devenir une nouvelle stratégie thérapeutique pour diminuer le risque d'arythmies postinfarctus.1 Cela fait une dizaine d'années que des essais cliniques consistant à greffer des cellules cardiaques, principalement des cellules de muscle squelettique et des cellules de moelle osseuse, sont tentés, sans réel succès. L'inconvénient de ces deux types cellulaires est qu'il ne se crée pas de couplage électrique entre le tissu cardiaque et les cellules transplantées. De plus, les patients ayant reçu une greffe de myoblastes squelettiques ont un risque accru de tachycardie ventriculaire.Une alternative pourrait être, une nouvelle fois, les cellules souches embryonnaires : des chercheurs allemands et nord-américains viennent effectivement de démontrer que la greffe de cardiomyocytes embryonnaires diminuait la vulnérabilité à la tachycardie ventriculaire chez des souris ayant subi un infarctus. Les cellules greffées restaurent la conductivité électrique intercellulaire en se couplant aux myocytes natifs. Mais l'étude va beaucoup plus loin. Elle démontre également que c'est l'expression de la protéine de jonction Cx43, impliquée dans le couplage électrique entre cellules, qui confère la conductivité électrique et l'effet protecteur contre l'arythmie. Les chercheurs ont donc induit l'expression du gène codant pour cette protéine dans des myoblastes squelettiques provenant de souris adultes, avant de les greffer aux mêmes souris ; un effet protecteur comparable à celui des cellules embryonnaires a été obtenu.1 Roell W, Lewalter T, Sasse P, et al. Engrafment of connexin 43-expressing cells prevents post-infarct arrythmia. Nature 2007;450:819-24.19.12.2007