Cet article évalue une prise en charge standardisée dans l’investigation de patients avec syncope d’étiologie indéterminée (SEI). 317 patients avec SEI référés au CHUV ont bénéficié d’une investigation standardisée à savoir : une anamnèse, un examen clinique, un ECG, un tilt-test, un massage du sinus carotidien debout couché, un test d’hyperventilation et, en cas de suspicion de pathologie cardiaque, un test d’effort ou une échocardiographie. La prise en charge standardisée a permis un diagnostic chez 79% des patients. La plupart des diagnostics ont été établis grâce à une prise en charge non invasive, seuls 7% des patients ont nécessité une prise en charge invasive (étude électrophysiologique ou moniteur ECG implantable).
La cause syncopale prédominante est la syncope de type vasovagal (23%), suivie de l’hypersensibilité cardio-inhibitrice du sinus carotidien (18%), de l’hypersensibilité vasoplégique (8%), de la syncope psychogénique (17%), puis 7% de causes tachyarythmiques et 2% de bloc auriculo-ventriculaire (bloc AV). A noter que la prévalence des syncopes psychogéniques est élevée et diffère des études similaires déjà publiées.
Cette différence s’explique par l’investigation psychologique systématique des patients avec des traits anxieux, phobiques et dépressifs. Les diagnostics de troubles paniques ou de troubles de conversion représentaient la majorité des diagnostics. L’âge du patient et le nombre de prodromes sont des facteurs prédictifs de la survenue d’une syncope rythmique (avec bradycardie : bloc AV, hyper-sensibilité du sinus carotidien de type cardio-inhibitrice ou avec tachycardie : tachycardie ventriculaire, supraventriculaire) avec une sensibilité de 91%.
Ces mêmes facteurs couplés à la durée de l’onde P sur l’ECG de surface sont prédictifs de syncope vasovagale ou de syncope psychogénique avec une sensibilité de 85%. A partir de ces facteurs, il a été développé un modèle prédictif avec des bonnes valeurs prédictives négatives (95% pour les syncopes rythmiques ainsi que 89% pour les syncopes vasovagales et psychogéniques).
Commentaire : une prise en charge standardisée et spécialisée permet de poser un diagnostic chez la plupart des patients adressés au CHUV pour une syncope d’étiologie indéterminée.