Barack Obama en avait à peine fini avec la cérémonie d’investiture que la Food and drug administration (FDA) faisait publiquement savoir qu’elle autorisait le premier essai clinique américain mené à partir de cellules dérivées de cellules souches embryonnaires humaines. Il s’agit là, à n’en pas douter, d’un signal fort destiné à la communauté scientifique internationale : les Etats-Unis rompent, dans ce domaine aussi, avec la politique de George W. Bush qui s’était personnellement opposé à ce que de telles recherches soient financées par des fonds fédéraux. Barack Obama avait d’ailleurs clairement pris position en faveur de l’utilisation de ces cellules à des fins scientifiques ou thérapeutiques.
RMS_idPAS_D_ISBN_pu2009-09s_sa17_art17_img001.jpgEn pratique, le premier feu vert de la FDA a été accordé à la société californienne de biotechnologies Geron, qui a demandé à mener un essai clinique de phase I pour des personnes frappées de paraplégie à la suite d’un traumatisme ayant provoqué des lésions importantes de la moelle épinière. Il semble que ce choix n’a pas été sans susciter une certaine surprise dans la communauté scientifique où l’on imaginait que le premier feu vert américain concernerait l’infarctus du myocarde ou le diabète insulinodépendant.
L’essai prévoit l’injection – chez une dizaine de personnes dans différents centres américains spécialisés – de ces oligodendrocytes au niveau de la lésion de la moelle et ce moins de deux semaines après le traumatisme. Les chercheurs postulent que ce procédé permettra de lutter contre les processus inflammatoires, de démyélinisation et de destruction des cellules nerveuses. Officiellement, il s’agit de vérifier l’innocuité de cette procédure.
Avant même que l’essai soit lancé et les premiers résultats connus, la décision de la FDA a été saluée par la communauté scientifique. Plusieurs sociétés américaines de biotechnologies sont déjà concernées. C’est le cas d’Advanced cell technology (pour certaines affections de la rétine) ou de Novocel, qui prévoit un essai clinique pancréatique chez des personnes souffrant de diabète insulinodépendant.