Cette étude italienne randomisée, contrôlée en double insu, a étudié si l’administration de colchicine lors d’un premier épisode de péricardite aiguë sans myocardite associée (troponines dans la norme) permettait de prévenir les récurrences. 240 patients présentant, pour plus des trois quarts, des péricardites idiopathiques, âgés en moyenne de cinquante ans, ont été enrôlés durant cinq ans. Les patients ayant une atteinte hépatique, une insuffisance rénale sévère, une myopathie, une élévation des CK, une dyscrasie sanguine ou une maladie inflammatoire du tube digestif étaient exclus, de même que les femmes enceintes ou en mesure de l’être sans contraception efficace. Le groupe traitement prenait de la colchicine (1 x 0,5 mg/jour pour les patients pesant moins de 70 kg et 2 x 0,5 mg/jour pour les patients de plus de 70 kg) pendant trois mois, associée à des AINS (3 x 600 mg d’ibuprofène ou 3 x 800 mg d’AAS la première semaine, puis dose dégressive pendant 3-4 semaines) ou de la cortisone en cas de contre-indications aux AINS. Le groupe placebo ne prenait que les anti-inflammatoires. Après un suivi minimum de dix-huit mois, le risque relatif de récidive de péricardite était diminué de 56% dans le groupe sous colchicine par rapport au placebo (IC 95% : 0,30-0,72 ; p l 0,001) avec un NNT de 4,8. La colchicine réduisait également significativement la persistance des symptômes à 72 heures, le nombre de récidives et le taux d’hospitalisation.
Commentaire : Cette étude – qui confirme les résultats d’une étude parue dans Circulation en 2005 par le même groupe avec une méthodologie inférieure – suggère que l’administration précoce de colchicine à petite dose est efficace pour prévenir la récidive et contrôler les symptômes lors de péricardite aiguë. Les effets secondaires – en particulier digestifs – dans les deux groupes étaient similaires, ce que les auteurs attribuent à un dosage plutôt bas de colchicine, ce qui est quelque peu étonnant. Au vu des nombreuses contre-indications et effets indésirables de la colchicine, un suivi serré des patients est à recommander durant trois mois.