L’hépatite C est une inflammation du foie induite par le virus de l’hépatite C (HCV). On distingue aujourd’hui sept sous-groupes (génotypes) de HCV.
L’HCV est transmis par du sang contaminé, notamment lors de la consommation de drogue intraveineuse ou intranasale avec des seringues ou des pailles contaminées. Le virus peut également être transmis lors de tatouages ou de piercings avec des instruments improprement stérilisés. Avant 1990, la transmission se faisait primairement par transfusions sanguines. Le dépistage de routine des produits sanguins a été introduit en 1990. La transmission par voie sexuelle est rare. Des mesures de protection ne sont donc pas recommandées chez des couples en relation stable. Les hommes homosexuels avec une infection par le VIH représentent une population à risque accru (cf. Comment puis-je diminuer mon risque d’infection par l’HCV?). La transmission de la mère à l’enfant ou aux nouveau-nés lors de l’accouchement est rare. Une césarienne n’est donc pas nécessaire et l’allaitement est permis.
Un test pour l’hépatite C est recommandé chez toute personne avec des tests hépatiques perturbés ou un facteur de risque pour une infection par l’HCV (tableau 1).
Le diagnostic d’une infection par l’HCV repose sur la détection d’anticorps anti-HCV (sérologie). Une infection active est documentée par un HCV-RNA positif dans le sang (PCR).
L’infection aiguë par l’HCV ne donne que rarement des symptômes qui peuvent être non spécifiques (inappétence, nausées, vomissement ou jaunisse). La majorité des patients ne se rappellent donc pas du moment de l’infection. Seule une minorité de 20–50% arrive à éliminer spontanément le virus. Les autres développent une infection chronique.1 L’inflammation chronique peut conduire au cours des décennies à la destruction du tissu hépatique, avec une cicatrisation progressive jusqu’au stade de cirrhose.2 Au stade de cirrhose, il existe un risque accru de développer un cancer du foie (carcinome hépatocellulaire CHC3) (figure 1). C’est pour cela qu’un dépistage de CHC par ultrasonographie abdominale semestrielle est recommandé chez tout patient cirrhotique. La transplantation hépatique est une option thérapeutique pour les patients avec une cirrhose décompensée ou un CHC.
L’évolution de l’hépatite C chronique est influencée par un nombre de facteurs dont certains peuvent être influencés de manière favorable (consommation modérée d’alcool, voire abstinence, sevrage d’un éventuel tabagisme, réduction d’une éventuelle surcharge pondérale et vaccination contre les virus de l’hépatite A et B).
Lors d’un diagnostic d’hépatite C chronique, il est important d’identifier d’autres maladies du foie qui pourraient influencer l’évolution de l’hépatite C chronique (cf. Quelle est l’évolution de l’infection?). Ensuite, il est important de déterminer le stade de cicatrisation (fibrose) qui est indiqué sur une échelle de 0 à 4.4 Cela peut se pratiquer par une biopsie du foie ou par une mesure de la rigidité hépatique (FibroScan®). Un traitement antiviral est en principe indiqué au stade fibrose ≥2. Chez les autres patients, l’indication doit se faire de manière individuelle, en tenant compte de facteurs supplémentaires tels que l’âge, des comorbidités, le risque de développer une cirrhose, les chances de succès d’un traitement antiviral ainsi que la situation professionnelle et personnelle.
Plusieurs médicaments efficaces et bien tolérés sont aujourd’hui à disposition pour traiter l’hépatite C chronique. Le schéma thérapeutique idéal est déterminé par le génotype et d’autres facteurs. L’interféron n’est aujourd’hui que rarement utilisé.
L’accès à ces nouveaux traitements est actuellement, en raison de leur coût très élevé, limité aux patients avec une fibrose avancée, voire une cirrhose. De plus, ces médicaments ne peuvent être prescrits que par certains spécialistes.5 Même si une élimination virale soutenue est actée, la majorité de ces patients nécessitent des contrôles réguliers par la suite car le risque de développer un cancer du foie reste élevé au stade de cirrhose même après une guérison de l’hépatite C. Une infection éliminée spontanément ou par un traitement avec succès ne protège pas contre une nouvelle infection. Il n’existe à l’heure actuelle pas de vaccin contre l’HCV.
Votre médecin de famille se tient à votre disposition pour de plus amples informations et pourrait le cas échéant faciliter le contact avec un spécialiste dans votre région.
L’HCV ne se transmet pas facilement dans la vie quotidienne. La transmission ne se fait que par du sang contaminé. Les brosses à dents, les coupe-ongles et les rasoirs ne devraient néanmoins pas être partagés.
Les tatouages et piercings ne doivent se faire que dans des conditions d’hygiène adaptées, avec des instruments stériles. Les consommateurs de drogues ne doivent utiliser que des seringues et des pailles propres. En dehors d’une relation de couple stable, les règles de safer sex (OFSP – http://www.bag.admin.ch/hiv_aids – informations destinées au grand public) sont à respecter.
En Suisse: www.positivrat.ch (Conseil Positif)
En France: www.soshepatites.org (Fédération SOS Hépatites)
En Europe: www.elpa-info.org (Association européenne des patients avec maladies hépatiques)