Près d’un millier de cas déclarés en quatre mois avec, depuis peu, une nette accélération à la hausse. Et déjà, la perspective d’une vague épidémique du type de celle observée entre 2008 et 2012 (au moins 24 500 cas, 1500 pneumonies graves, 35 encéphalites, 20 décès). Après l’émergence du phénomène dans la région Nouvelle-Aquitaine, les autorités sanitaires nationales françaises – à commencer par la Direction Générale de la Santé (DGS) – commencent à s’alarmer.
« Plus de 90 % des 913 cas sont apparus en 2018 ; il y a eu une accélération ces trois dernières semaines, avec près de 46 % d’augmentation des cas par rapport à l’incidence de début novembre », a expliqué à la presse, mi-mars, le Dr Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l’unité « Infections respiratoires et vaccination » (Santé publique France). Fin 2017, le virus ne sévissait qu’en Nouvelle-Aquitaine ou presque. Aujourd’hui, 59 départements sont touchés, notamment en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bretagne, et dans les Pays de la Loire. »
Fait notable (et bien trop mal connu du grand public) ce sont les nourrissons de moins d’un an qui sont en première ligne. « Ils ne peuvent pas être vaccinés ; ils paient le prix du défaut de vaccination de leur environnement », explique le Dr Lévy-Bruhl. Viennent ensuite les 1-4 ans – reflet d’une insuffisance de vaccination dans cette tranche d’âge. Ensuite les jeunes adultes (de 15 à 30 ans) – insuffisance du rattrapage vaccinal.
Cette situation met clairement en lumière les failles vaccinales à l’échelon national français. Des failles dont on commence à mesurer les conséquences mais dont personne, pour l’heure, ne cherche à cerner les causes.
Les autorités sanitaires appellent les professionnels de santé à se vacciner (l’obligation ne semble pas à l’étude), à vérifier systématiquement le statut vaccinal du patient âgé d’au moins 12 mois, et né après 1980 et à signaler tout cas à l’Agence Régionale de Santé sans attendre la confirmation biologique du cas, afin d’identifier au plus vite les personnes contacts.
Plus largement, la DGS invite l’ensemble de la population, en particulier les populations à risque, l’entourage des plus fragiles (femmes enceintes et avec un projet de grossesse, nourrissons de moins d’un an, les immunodéprimés), et les personnes nées après 1980, à vérifier leur statut vaccinal. « Une épidémie, c’est comme un incendie, il faut se mobiliser quand on a encore les moyens de le faire», fait valoir le Pr Jérôme Salomon, Directeur Général de la Santé. Les autorités sanitaires estiment que plus d’un million de personnes en France sont aujourd’hui susceptibles de contracter une rougeole si elles sont en contact avec un malade ou une personne contagieuse. Or la couverture vaccinale nationale est passée en dessous du seuil permettant d’interrompre la circulation du virus dans la population française.
«Aucun département n’atteint la couverture de 95 %, déplore le Pr Salomon, cité par Le Figaro. C’est l’objectif à atteindre pour maîtriser cette épidémie. » La couverture est même inférieure à 70 % dans certains départements (Hautes-Alpes, Ariège, Aude, Aveyron, Gers, Jura, Lot et Orne) et n’atteint que 87,8 % à Paris. «Toutes les régions sont touchées mais tous les départements ne le sont pas, a commenté le Dr Lévy-Bruhl. J’espère ne pas devoir dire “pas encore”.»
Une publication académique de Translational Psychiatry (à laquelle a collaboré la société américaine privée 23andMe) éclaire d’une nouvelle et quelque peu étrange lumière le concept d’empathie.1 Cette étude a été menée par des chercheurs de l’Université de Cambridge, de l’Institut Pasteur, de l’université Paris Diderot, du CNRS et, donc, de la société de génétique 23andMe. Au final « elle suggère que notre empathie n’est pas seulement le résultat de notre éducation et de notre expérience, mais aussi en partie influencée par les variations génétiques ». « Jouant un rôle-clé dans les relations humaines, l’empathie est à la fois la faculté de reconnaître les pensées et les sentiments d’autrui, et celle d’y apporter une réponse émotionnelle adaptée, rappellent les auteurs. Dans le premier cas, on parle d’“empathie cognitive”, et dans le second, d’“empathie affective”. »
Ces chercheurs assurent publier aujourd’hui «les résultats de la plus grande étude génétique menée sur l’empathie, utilisant les données de plus de 46 000 clients de la société 23andMe. Ces personnes ont toutes complété en ligne un questionnaire spécialisé et fourni un échantillon de salive pour analyse génétique ». Conclusion : notre empathie est en partie (au moins un dixième) génétique. Les auteurs du travail l’assurent : les femmes sont en moyenne plus empathiques que les hommes. « Cependant, cette variation n’est pas due à notre ADN car aucune différence n’a été observée dans les gènes qui contribuent à l’empathie chez les hommes et les femmes, reconnaissent-ils. Par conséquent, la différence d’empathie entre les sexes est le résultat d’autres facteurs, tels que la socialisation, ou de facteurs biologiques non génétiques tels que les influences hormonales prénatales, qui diffèrent également entre les sexes. » Les chercheurs observent aussi que les variants génétiques « associés à une plus faible empathie » sont également associés à un risque plus élevé d’autisme. D’autres entités psychiatriques pourraient être concernées.
Une force de préhension élevée serait associée à une morphologie cardiaque indicative d’un faible risque cardiovasculaire. Telle est la conclusion d’une étude britannique, on ne peut plus pragmatique, qui vient d’être publiée dans Plos One.2 Dirigée par Steffen E. Petersen (William Harvey Research Institute, Queen Mary University of London), cette étude a inclus 4654 personnes adultes (âge moyen 55,8 ans), ne présentant pas d’antécédents cardiovasculaires, réunies au sein de l’étude UK Biobank. La structure et la fonction cardiaque ont été étudiées par IRM cardiaque et la force de préhension de la main a été mesurée à l’aide d’un dynamomètre.
Après ajustement selon différents paramètres, un niveau élevé de la force de préhension est associé à un volume élevé en fin de diastole du ventricule gauche (VG) et à un volume d’éjection systolique du VG élevé. Une association négative est par ailleurs montrée avec la masse du VG et le ratio masse-volume du VG. Des travaux précédents avaient établi l’existence d’un lien entre force de préhension de la main (un reflet de la masse musculaire) et l’incidence des maladies cardiovasculaires : plus la force est élevée, moins le risque d’accidents cardiaques était important. « Ce qu’il y a de nouveau sur le plan scientifique avec cette étude, c’est que la morphologie cardiaque a été étudiée » a précisé au Quotidien du Médecin le Pr François Carré, spécialiste de cardiologie (Hôpital Pontchaillou, Rennes).
Ces résultats suggèrent qu’une meilleure force de préhension est liée à une diminution de l’hypertrophie et du remodelage cardiaques. « On retrouve en effet chez les individus ayant une force de préhension élevée le même type d’adaptation cardiaque que l’on observe chez des individus qui ont une bonne capacité physique mesurée sur vélo, etc., explique encore le Pr Carré. Nous connaissions le lien entre force de préhension élevée et bon pronostic, mais cette étude apporte des marqueurs cardiologiques que nous n’avions pas avant. Ainsi, par un examen simple – le recours au dynamomètre –, nous pouvons estimer le risque cardiovasculaire d’une personne et, le cas échéant, la guider quant à un changement de mode de vie. »