Une relation entre un traitement hormonal de substitution (THS) et le risque de développer un cancer du sein était déjà connue. Cependant, le journal The Lancet vient de publier une méta-analyse, incluant 58 études et plus de 100 000 femmes en postménopause ayant développé un cancer, qui confirme ce risque et semble évoquer que ce dernier serait augmenté avec tous les THS (hormis les œstrogènes en application locale). Il serait plus élevé pour les combinaisons œstrogène/progestérone que pour les formules œstrogènes seules (utilisées chez les femmes qui n’ont plus d’utérus). Une femme âgée de 50 à 60 ans qui prend un THS durant 5 ans a 8,3 % (pour un THS combiné) et 6,8 % (œstrogènes seuls) de risque de développer un cancer du sein 20 ans après, versus 6,3 % sans THS. L’association augmente avec la durée du traitement (pratiquement doublé si le THS est pris durant 10 ans) et même si elle diminue après l’arrêt, elle persisterait jusqu’à plus de 10 ans.
Commentaire : On sait que d’autres facteurs peuvent augmenter le risque de survenue d’un cancer du sein (âge du premier enfant, alcool, etc.) mais les médecins devraient tenir compte de ces résultats dans la discussion partagée avec leurs patientes pour peser les risques (cancer du sein, thrombose, embolie pulmonaire, AVC, etc.) et bénéfices (diminution de l’ostéoporose, symptômes climatériques, cancer du côlon, etc.) d’un tel traitement. Si ce dernier doit être introduit, il devrait probablement être pris sur une durée la plus courte possible.