Presque deux mois de confinement. À ce stade, nous pourrions même oser affirmer que nous sommes en train de nous habituer à ce nouveau « mode de vie » dû à la quarantaine et l’augmentation de la liberté de mouvement qui viendra avec le déconfinement va nous paraître presque excessive.
Au début de la quarantaine, la plupart d’entre nous se sentaient en vacances. Le beau temps ne faisait que contribuer à établir une atmosphère de détente auprès de la population genevoise. Les traditionnels rassemblements au lac semblaient avoir commencé plus tôt que d’habitude et même au bord des fleuves, les familles organisaient des sorties conviviales.
Malheureusement, cette idylle, quoiqu’elle ait duré plus pour certains que pour d’autres, a fini par se dissiper en laissant la place à une réalité bien moins aisée, celle du confinement. En l’espace de quelques jours, les rayons de pâtes, de boîtes de conserve et de papier toilette ont été vidés. Les masques et les gants font désormais partie des accessoires indispensables que toute personne doit posséder lorsqu’elle veut sortir. Tout travailleur, étudiant et écolier a eu l’occasion de se familiariser avec les outils de travail à distance.
En tant qu’étudiants universitaires, consulter notre boîte mail ne rentre pas dans notre routine journalière
Le cursus en sciences biomédicales (« Biomed ») existe depuis deux ans. Il a été créé pour tisser des liens entre plusieurs disciplines (médecine, pharmacie et biologie) et pour répondre aux besoins liés à la santé en Suisse ainsi qu’à l’étranger. En tant que Bachelor créé par la faculté de médecine, les étudiants Biomed et les étudiants en médecine partagent certains auditoires et évoluent en parallèle au cours de leur Bachelor. Le contact est particulièrement étroit pendant la première année du Bachelor mais, pour les deux dernières années, l’interaction se limite à quelques heures par semaine et les deux cursus se distinguent de bien des manières. La gestion des examens se fait de manière différente. Le cursus Biomed garde les examens en fin d’année alors que le cursus de médecine les a annulés presque tous. Le célèbre concours de la fin de la première année se déroulera en août et il permettra l’accès en deuxième année aux étudiants des trois cursus (médecine humaine, dentaire ainsi qu’aux étudiants en sciences biomédicales).
Le cursus de sciences biomédicales apporte beaucoup de nouveautés, mais toute nouveauté s’accompagne d’un besoin de flexibilité. Le confinement n’était pas une exception à cela.
La première semaine de cours, ou de « télétravail », a commencé sur un rythme très soutenu. Pour les étudiants en sciences biomédicales, le rêve de vacances en plein air a été brisé par cette douche froide que représentent les mesures Covid adoptées par la faculté. Les cours pouvaient être soit enregistrés et publiés peu après sur la plateforme « Mediaserver », soit avoir lieu en vidéoconférence sur « Zoom ». L’utilisation de ces deux supports est devenue de plus en plus aisée à mesure que nous nous sommes adaptés à la situation. Pour la première semaine de cours, la flexibilité et la patience étaient nos principaux atouts. Une des premières communications que nous ayons reçues de nos professeurs nous conseillait de contrôler nos mails au moins une fois par jour. Or, il faut savoir qu’en tant qu’étudiants universitaires, consulter notre boîte mail ne rentre pas dans notre routine journalière. S’y adapter requiert un certain effort, mais finalement, la boîte mail de l’UNIGE est devenue ma meilleure amie. Pendant la semaine du 16 mars, le nombre d’accès par jour à mon compte Outlook est parvenu à dépasser celui du compte Instagram. Heureusement, cette situation n’a pas duré longtemps.
Déterminés à ce que l’année académique se termine par un diplôme universitaire, les étudiants et les professeurs se sont unis pour y arriver. L’étroite collaboration et la communication ouverte entre étudiants et professeurs ont permis d’instaurer rapidement un climat et une routine hebdomadaire favorables à l’apprentissage. Malgré toute l’incertitude quant aux supports utilisés ainsi que tous les problèmes de connexion internet, nous avons pu suivre les cours et rendre nos devoirs.
Désormais, les présentations ont lieu sur Zoom, les travaux de groupe, les devoirs et même les épreuves à choix multiple sont postés sur le site « Moodle ». Ainsi les semaines s’enchaînent, rythmées par le Zoom du lundi au vendredi et le Netflix du week-end.