Comment réduire les risques de l’intubation orotrachéale en médecine intensive ?

Yannick Arlettaz, Nawfel Ben-Hamouda, Lise Piquilloud

Rev Med Suisse 2021; volume 17. 271-277

Résumé

L’intubation est un geste technique fréquent en médecine intensive, souvent réalisé en urgence ou semi-urgence. Il s’agit d’une procédure à risque de complications du fait des faibles réserves physiologiques des patients de médecine intensive au moment du geste. Une évaluation systématisée du patient avant l’intubation ainsi que la préparation rigoureuse de l’équipe et du matériel permettent d’anticiper les problèmes pouvant survenir lors de l’intubation et de réduire les risques associés à la procédure. Cet article a pour objectif de présenter les différentes stratégies permettant d’optimiser la sécurité lors de l’intubation orotrachéale en médecine intensive.

IntroductionDe nombreux patients de médecine intensive doivent être intubés, par exemple en cas d’insuffisance respiratoire aiguë ou de défaillance hémodynamique ou encore lorsqu’il est nécessaire d’assurer une protection des voies aériennes supérieures (troubles de l’état de conscience), de maintenir la perméabilité des voies aériennes supérieures (œdème de Quincke, brûlures de la face, masse obstructive) ou de réaliser un geste invasif sous anesthésie générale.Au moment de l’intubation, les patients de médecine intensive sont fréquemment hypoxémiques et/ou instables hémodynamiquement. Ils ont peu de réserves physiologiques et l’intubation doit souvent être réalisée en urgence ou semi-urgence. Pour ces raisons, l’intubation du patient de médecine intensive est un geste technique à risque de complications. Le taux d’intubation difficile (définie comme un geste ayant nécessité plus de deux laryngoscopies et/ou la mise en œuvre d’une technique alternative après optimisation de la po...