Créée il y a 15 ans, l’École suisse de santé publique (Swiss School of Public Health Plus ; SSPH+) est une fondation faîtière des centres et instituts académiques en santé publique et épidémiologie de 12 hautes écoles en Suisse. Côté romand : a) l’Institut de santé globale créé en 2014 à l’Université de Genève ; b) Unisanté, Centre universitaire de médecine générale et de santé publique créé en 2019, ayant intégré l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive (IUMSP, 1970-2018), rattaché à l’Université de Lausanne ; c) le Laboratoire de santé des populations (#PopHealthLab), créé en 2019 à l’Université de Fribourg et d) l’Institut de droit de la santé (IDS) créé en 1993 à l’Université de Neuchâtel, en sont les membres.
La suisse se caractérise par la fragmentation de ses systèmes de santé, de ses ressources et de son expertise
Respectueuse du modèle politique décentralisé et fédéral de la Suisse et notamment de l’autonomie cantonale des hautes écoles, soutenue par la Confédération, la SSPH+ permet de soutenir le développement d’une santé publique académique, notamment dans les domaines de la recherche et de l’enseignement. La SSPH+ repose aujourd’hui sur un réseau national de plus de 250 professeurs et chercheurs, experts en santé publique et globale, en épidémiologie et surveillance, et en économie de la santé. Ce réseau interdisciplinaire est particulièrement précieux dans le contexte suisse caractérisé par la fragmentation de ses systèmes de santé, de ses ressources et de son expertise. Des liens étroits existent avec Swiss Public Health Doctor (SPHD ; www.publichealthdoctors.ch/), l’association nationale des médecins praticiens de santé publique et avec Santé Publique Suisse (Public Health Schweiz; https://public-health.ch/), l’association nationale spécialisée des professionnels de la santé publique.
La SSPH+ est devenue un terreau fertile pour former les épidémiologistes, les économistes de la santé et tous les professionnels de la santé publique dont le pays a besoin mais aussi pour des activités à l’international. Elle coordonne la formation en proposant un réseau interuniversitaire pour l’obtention de doctorats d’épidémiologie, de santé publique et de santé globale délivrés par les universités membres. Actuellement, ce sont près de 300 candidats au PhD qui sont inscrits dans le campus interuniversitaire (Inter-university Graduate Campus) de la SSPH+.
La crise sanitaire majeure que nous vivons actuellement permet d’ailleurs d’illustrer l’utilité et la pertinence de la SSPH+. Le programme de recherche Corona Immunitas (www.corona-immunitas.ch) coordonné par la SSPH+ intègre 40 projets ayant recruté plus de 30 000 participants dans les trois régions linguistiques, grâce à des financements public-privés conséquents pour des études de séroprévalence interopérables. Par ailleurs, les experts de la SSPH+ conseillent les autorités cantonales et fédérales via la plateforme COVID-19 SSPH+ et en participant activement à la Task Force scientifique nationale.
À l’avenir ? La SSPH+ doit renforcer ses liens avec la santé publique pratique, notamment avec les services et directions de santé publique des cantons et l’Office fédéral de la santé publique (OSFP) mais aussi avec les organismes non gouvernementaux impliqués dans la surveillance, l’organisation des systèmes de santé, la promotion de la santé et la prévention. La pandémie liée au SARS-CoV-2 a révélé l’importance d’établir davantage de ponts pour que la connaissance scientifique en santé publique soit plus facilement utilisable par les décideurs et la population. À terme, la SSPH+ veut devenir l’organe de référence académique pour les cantons et la Confédération pour fournir l’expertise scientifique en santé publique.
Longue vie à l’École suisse de santé publique !