Un score (Clinical Prediction Rule pour les Anglo-Saxons) consiste en un assemblage de données cliniques et paracliniques dont la présence chez un patient individuel permet d’évaluer la probabilité d’un diagnostic ou de formuler un pronostic pour une maladie donnée.
Un score se construit ainsi : à partir de données de la littérature médicale ou de l’expérience clinique, un certain nombre d’éléments susceptibles d’être impliqués sont testés pour établir leur relation avec un diagnostic ou un pronostic, cela par le biais, en général, d’une analyse univariée. Une deuxième analyse, multivariée cette fois-ci, testera l’indépendance de leur relation avec l’issue en question. A la suite de ce double filtrage ne resteront que quelques (3 à 15) facteurs qui constitueront le score proprement dit. L’importance de chaque élément est pondérée en fonction de la force de la relation avec l’issue considérée et la somme des éléments positifs (= présents chez le patient) sera une fonction de la probabilité du diagnostic ou du pronostic. Alternativement, des équations prennent en compte les données du score.
Diverses conditions devraient être satisfaites pour permettre l’utilisation clinique d’un score :
Dans les pages qui vont suivre, ainsi que dans les programmes Internet qui sont associés à cette publication, où apparaissent des commentaires accompagnant les scores et des fiches d’analyse critique, il sera fréquemment référé à ces conditions souhaitées, mais, hélas, point toujours rencontrées, auxquelles les scores devraient répondre. Le lecteur dispose donc d’armes efficaces pour ne pas céder à une acceptation béate de n’importe quel score. Dans d’assez nombreuses occasions, il n’ y a cependant guère de choix entre le seul score de qualité imparfaite qui existe et le recours à son expérience clinique.
Je laisse au lecteur le soin de décider en sachant qu’il a le plus souvent une indulgence sans limite pour ses propres prouesses…