Malgré les progrès thérapeutiques, les améliorations des comportements en matière d’hygiène de vie (diététique, effort physique, diminution du tabagisme) et la plus grande efficacité de plusieurs groupes de médicaments ainsi que celle de la prise en charge médicale des patients, les affections cardiovasculaires (CV) continuent à représenter la cause majeure de la morbidité et de la mortalité dans le monde(1). Il est vrai que, dans la plupart des pays dits développés, les taux de mortalité pour les maladies CV ont marqué une nette régression au cours des 30 dernières années, une évolution pourtant encore insuffisante puisque les prédictions pour 2020 nous annoncent que le poids (burden) des maladies CV restera en tête de liste (2).
Si les efforts faits dans le domaine de la santé publique au niveau populationnel se doivent d’être poursuivis, une tendance est apparue dans ces dernières décennies : celle du dépistage des individus à risque de développer une affection CV. S’est donc ajoutée aux mesures prises antérieurement une approche individuelle de prévention primaire pour mieux mesurer les risques de développement de maladie CV. Elle est venue compléter la stratégie de prévention secondaire de ce type d’affections.
La mise à disposition de médicaments n’est sans doute pas étrangère à la popularité dont jouissent ces scores, dans la mesure où s’ouvre un marché gigantesque de consommateurs potentiels. Un nombre important de tels outils destinés à mesurer le risque CV est à disposition du corps médical à un point tel qu’il devient difficile pour un praticien de savoir lequel choisir et en fonction de quoi. Une littérature abondante existe, avec certaines revues comptant plusieurs centaines, voire milliers de référence (4-10) .
Le but de ce module est de résumer les éléments principaux qui permettent de mieux apprécier les avantages et défauts inhérents à l’utilisation des scores les plus utilisés, d’en faire une présentation succincte et d’y associer, dans un programme Internet complémentaire, des logiciels qui en facilitent le calcul. Une comparaison des résultats générés par ces scores ou des catégories de score est également proposée.
2) Mathers CD, Loncar D.Projections of global mortality and burden of disease from 2002 to 2030. PLoS Med. 2006 Nov;3(11):e442.
3) Greenland P, Knoll MD, Stamler J, et al. Major risk factors as antecedents of fatal and nonfatal coronary heart disease events. Jama 2003;290(7):891-7.
Une revue publiée en 2008 et revue en 2010, à l’exhaustivité impressionnante, dans le cadre du National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE) du National Health Service (Grande-Bretagne).
5) Matheny M, McPheeters ML, Glasser A, Mercaldo N, Weaver RB, Jerome RN, Walden R, McKoy JN, Pritchett J, Tsai C. Systematic Review of Cardiovascular Disease Risk Assessment Tools. Evidence Synthesis No. 85. AHRQ Publication No. 11-05155-EF-1. Rockville, MD: Agency for Healthcare Research and Quality ; May 2011.
Revue publiée en 2011 et offrant un panorama complet sur tout ce qui a trait aux scores de risque cardiovasculaire.
6) Berger JS, Jordan CO, Lloyd-Jones D, Blumenthal RS. Screening for cardiovascular risk in asymptomatic patients. J Am Coll Cardiol 2010;55(12):1169-77.
7) Cooney MT, Dudina AL, Graham IM. Value and limitations of existing scores for the assessment of cardiovascular risk: a review for clinicians. J Am Coll Cardiol 2009;54(14):1209-27.
8) Cooney MT, Dudina A, D'Agostino R, Graham IM. Cardiovascular risk-estimation systems in primary prevention: do they differ? Do they make a difference? Can we see the future? Circulation 2010;122(3):300-10.
9) Dent TH. Predicting the risk of coronary heart disease I. The use of conventional risk markers. Atherosclerosis 2010;213(2):345-51.
10) Hobbs FD, Jukema JW, Da Silva PM, McCormack T, Catapano AL. Barriers to cardiovascular disease risk scoring and primary prevention in Europe. Qjm 2010;103(10):727-39
Scores de risque cardiovasculaire