C’est officiel depuis peu : l’antiviral remdesivir (Veklury) devient le premier traitement contre le Covid-19 autorisé aux États-Unis. Initialement développé par le laboratoire Gilead pour lutter contre le virus Ebola, ce médicament vient en effet d’être approuvé par la Food and Drug Administration (FDA) dans le traitement du Covid-19. Il pourra ainsi être donné aux adultes et aux adolescents âgés de 12 ans et plus, pesant au moins 40 kg et dont l’état nécessite une hospitalisation. Par ailleurs, le remdesivir devra être administré uniquement « dans un hôpital ou dans un établissement de soins de santé capable de fournir des soins de qualité comparable aux soins hospitaliers », précise la FDA. « L’agence américaine a également accordé une nouvelle autorisation d’utilisation en urgence (EUA) au remdesivir pour les enfants hospitalisés de moins de 12 ans (pesant entre 3,5 kg et 40 kg » précise Le Quotidien du Médecin.1
En France, la Haute Autorité de santé (HAS) avait toutefois, en septembre, rendu un avis très mitigé sur le remdesivir – au point que Gilead avait finalement retiré sa demande d’inscription au remboursement. Pour motiver son avis, l’autorité française avançait notamment les résultats de l’étude américaine ACTT, un essai de phase 3 en double aveugle contre placebo du National Institute of Allergy and Infectious Diseases.
Mené sur 1062 patients hospitalisés qui ont reçu du remdesivir (n = 541) ou un placebo (n = 521), en plus des soins standards, cet essai s’intéressait au délai de rétablissement (être sorti de l’hôpital ou être hospitalisé mais sans oxygène supplémentaire ou soins médicaux continus) après l’administration du traitement. La HAS avait alors jugé qu’il s’agissait d’un « critère de jugement principal de pertinence clinique discutable ».
C’est pourtant en partie sur cette même étude, dont les résultats définitifs ont été publiés récemment dans le New England Journal of Medicine,2 que la FDA s’est fondée pour accorder son autorisation. « Le temps médian de récupération du Covid-19 était de 10 jours pour le groupe remdesivir, comparé à 15 jours pour le groupe placebo, soit une différence statistiquement significative, estime l’agence américaine. Dans l’ensemble, les chances d’amélioration clinique au jour 15 étaient également statistiquement significativement plus élevées dans le groupe remdesivir par rapport au groupe placebo ».
L’antiviral remdesivir devient le premier traitement contre le covid-19 autorisé aux états-unis
Deux autres essais sont cités par la FDA pour justifier sa décision. Tout d’abord l’essai SIMPLE-Moderate, multicentrique, randomisé et ouvert, mené sur des sujets adultes hospitalisés atteints d’un Covid « modéré » (ne nécessitant pas d’oxygénothérapie), comparant le traitement par remdesivir pendant cinq jours (n = 191) et dix jours (n = 193) avec un traitement standard (n = 200). Selon la FDA, les chances d’une amélioration des symptômes étaient « statistiquement significatives » (OR de 1,09 à 2,48, selon Gilead) dans le groupe de traitement à cinq jours (et ce au jour 11), mais pas dans celui à dix jours de traitement (OR de 0,88 à 1,95, selon Gilead).
Ensuite, l’essai SIMPLE-Severe, lui aussi multicentrique ouvert et randomisé, mené sur des sujets adultes hospitalisés atteints d’un Covid-19 sévère (nécessitant une oxygénothérapie mais pas de ventilation assistée), sur qui a été comparé un traitement de cinq jours (n = 200) et de dix jours (n = 197), avec une évaluation à J-14. Des résultats similaires ont été observés en termes d’amélioration des symptômes dans les deux groupes de traitement, relève la FDA. « L’approbation est étayée par des données provenant de plusieurs essais cliniques que l’agence a rigoureusement évalués, souligne le Dr Stephen Hahn, commissaire de la FDA, dans un communiqué. C’est une étape scientifique importante dans la lutte contre la pandémie ». Il reste à savoir combien de pays suivront les États-Unis.
Le Tomato leaf curl New Delhi virus (ToLCNDV) est un virus qui a la capacité de progresser rapidement au sein des cultures de courgettes, en provoquant des dommages importants. Le laboratoire de la santé des végétaux de l’Agence nationale française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a confirmé sa présence en France – et ce alors que le pays était jusqu’à ce jour exempt de la maladie.
Décrit pour la première fois en Inde sur des plans de tomates, le virus ToLCNDV est actuellement présent dans plusieurs pays européens (Espagne, Portugal, Italie, Grèce, Estonie), où il cause des dommages sur les cultures de courgettes, concombres et melons. Signalé en France par des professionnels, la présence du ToLCNDV vient d’être confirmée suite aux analyses de l’Anses dans quatre zones de production de courgettes – dans les régions Occitanie et Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
« Membre de la famille des Geminiviridae, le virus est transmis principalement par une mouche blanche, l’aleurode Bemisia tabaci, un insecte vecteur considéré comme très efficace pour disséminer la maladie, explique l’Anses.3 Cet insecte acquiert le virus en 15 à 30 minutes lorsqu’il ponctionne la sève de plantes infectées. Il conserve ensuite le virus à vie et peut ainsi le disséminer pendant plusieurs jours en infectant des plantes saines. »
Au vu de la situation des pays où il a été détecté, ce virus est susceptible d’infecter un très grand nombre d’espèces végétales telles que la pomme de terre, la tomate, la courgette, l’aubergine, le melon, le concombre, le poivron, les courges, en causant d’importants dommages aux cultures. Sur les courgettes, les plants sont rabougris et chlorotiques. Les feuilles sont déformées, enroulées et présentent des mosaïques plus ou moins marquées. Et comme pour tous les virus des plantes, il n’existe pas de moyen de lutte connu pour guérir une plante infectée. Pour éviter sa propagation, la prévention est donc essentielle avec l’utilisation de matériel végétal ou de plants sains, l’élimination des plantes malades et le contrôle des populations de l’insecte vecteur.
Le virus ToLCNDV est un organisme nuisible réglementé au niveau européen. En France, le laboratoire de la santé des végétaux de l’Anses réalise les analyses officielles qui permettent de confirmer sa présence. Une méthode permettant d’identifier des virus de la même famille est utilisée dans un premier temps puis, en cas de résultat positif, l’analyse de la séquence génétique spécifique du ToLCNDV est nécessaire pour finaliser le diagnostic. Afin de renforcer les capacités de détection du virus, l’Anses expérimente également plusieurs tests de détection par PCR en temps réel et participe à un essai inter-laboratoires organisé au niveau européen par le laboratoire de référence de l’Union européenne.
L’Anses précise qu’il ne faut pas confondre cette entité pathogène avec le tomato brown rugose fruit virus (ToBRFV). En février 2020, elle avait en effet alerté sur un nouveau virus émergent particulièrement dangereux pour les tomates.4 Le ToBRFV, se transmet par les semences, les plants et les fruits infectés, ainsi que par simple contact et peut survivre longtemps sans perdre son pouvoir infectieux. Il avait été détecté en février 2020 dans la région Bretagne mais aucun nouveau foyer n’a depuis été identifié. Les mesures prises en Europe ont amené à renforcer la surveillance du virus sur le territoire national, menée par les services de l’État et leurs délégataires, ce qui a permis de limiter sa propagation.
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