ISO 690 Astolfi, D., Quatrième vague : point de vue d’un étudiant en médecine à Genève, Rev Med Suisse, 2021/751 (Vol.17), p. 1632–1632. DOI: 10.53738/REVMED.2021.17.751.1632 URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2021/revue-medicale-suisse-751/quatrieme-vague-point-de-vue-d-un-etudiant-en-medecine-a-geneve
MLA Astolfi, D. Quatrième vague : point de vue d’un étudiant en médecine à Genève, Rev Med Suisse, Vol. 17, no. 751, 2021, pp. 1632–1632.
APA Astolfi, D. (2021), Quatrième vague : point de vue d’un étudiant en médecine à Genève, Rev Med Suisse, 17, no. 751, 1632–1632. https://doi.org/10.53738/REVMED.2021.17.751.1632
NLM Astolfi, D.Quatrième vague : point de vue d’un étudiant en médecine à Genève. Rev Med Suisse. 2021; 17 (751): 1632–1632.
DOI https://doi.org/10.53738/REVMED.2021.17.751.1632
Exporter la citation Zotero (.ris) EndNote (.enw)
point de vue
22 septembre 2021

Quatrième vague : point de vue d’un étudiant en médecine à Genève

DOI: 10.53738/REVMED.2021.17.751.1632

Au vu de l’augmentation des cas d’infection à SARS-CoV-2 en Suisse, annonçant une quatrième vague, je souhaite partager mon point de vue quant à l’impact que les mesures prises jusqu’à présent ont eu sur ma formation.

Il est important de rappeler que c’est l’Université de Genève (UNIGE) qui dicte les mesures liées au Covid-19 pour tous les étudiants, y compris les étudiants en médecine. À Genève, entre novembre 2020 et septembre 2021, c’est l’enseignement exclusif à distance qui a été décidé par notre université.

Ces restrictions imposées par l’UNIGE, destinées à tout étudiant universitaire de n’importe quelle faculté, ont privé les étudiants en médecine de nombreux séminaires et stages pratiques : pour les volées cadettes, ce sont les travaux pratiques d’anatomie qui ont été donnés entièrement à distance ; pour ma volée, ce sont des stages entiers qui ont été annulés tels que la dermatologie, l’otorhinolaryngologie et l’ophtalmologie, disciplines pour lesquelles nous n’avons eu qu’un apport théorique à distance. Je suis convaincu que cette alternative n’est pas pertinente et qu’elle crée irrémédiablement des lacunes dans notre formation. Autre élément qui a fait défaut et qui était une force de la formation médicale genevoise : les examens cliniques à objectifs structurés (ECOS) formatifs. En effet, ces derniers ont été totalement annulés depuis notre première année de Master sans qu’aucune alternative à distance n’ait été proposée.

Le temps est venu de faire une distinction entre les différentes facultés

Je pense que l’heure est venue de prendre en considération l’impact à long terme des restrictions découlant de cette pandémie sur la relève des médecins. En tant qu’étudiant en médecine, dès la première année de Master, nous avons ce statut particulier de mi-étudiants/mi-soignants, à cheval entre deux institutions (université et hôpital). En négligeant totalement notre statut de soignant, les mesures prises par l’UNIGE apparaissent inadaptées.

Je pense également que les étudiants devraient et pourraient être mieux utilisés lors des crises sanitaires. Nous représentons un pool de personnes aptes à réaliser certaines tâches sous supervision distante (par exemple, entretiens cliniques à distance), permettant un gain de résilience pour un système médical en temps de crise.1 En retour, cette exposition limiterait les lacunes qui peuvent découler d’une mise à l’écart des étudiants de la pratique clinique et des séminaires pratiques. L’avantage est donc double. Par ailleurs, bon nombre d’entre nous ont été mobilisés « au front » : au Service du Médecin Cantonal en tant que contact-traceurs ou encore aux unités d’hospitalisation Covid en tant qu’aides-soignants sans oublier les secteurs de dépistage en tant que testeurs. Le temps est venu de faire une distinction entre les différentes facultés lors de l’organisation de mesures restrictives à l’égard des universitaires. La relève des médecins, plus importante que jamais en ce contexte, ne devrait plus être entravée.

Malgré notre lutte acharnée depuis bientôt deux ans, nous n’avons hélas pas encore maîtrisé le coronavirus. Cette alternance de vagues entrecoupées de périodes de trêve va-t-elle devenir pérenne ? Combien de volées de futurs médecins seront encore impactées le cas échéant ?

Auteurs

Damiano Astolfi

Étudiant en médecine humaine 3e année de Master CMU
1206 Genève
damiano.astolfi@etu.unige.ch