ISO 690 Meylan, P., Décroissance de l’immunité après vaccination par Pfizer-BioNTech (BNT162b2) en Israël, Rev Med Suisse, 2021/759 (Vol.17), p. 2014–2015. DOI: 10.53738/REVMED.2021.17.759.2014 URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2021/revue-medicale-suisse-759/decroissance-de-l-immunite-apres-vaccination-par-pfizer-biontech-bnt162b2-en-israel
MLA Meylan, P. Décroissance de l’immunité après vaccination par Pfizer-BioNTech (BNT162b2) en Israël, Rev Med Suisse, Vol. 17, no. 759, 2021, pp. 2014–2015.
APA Meylan, P. (2021), Décroissance de l’immunité après vaccination par Pfizer-BioNTech (BNT162b2) en Israël, Rev Med Suisse, 17, no. 759, 2014–2015. https://doi.org/10.53738/REVMED.2021.17.759.2014
NLM Meylan, P.Décroissance de l’immunité après vaccination par Pfizer-BioNTech (BNT162b2) en Israël. Rev Med Suisse. 2021; 17 (759): 2014–2015.
DOI https://doi.org/10.53738/REVMED.2021.17.759.2014
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covidwatch
17 novembre 2021

Décroissance de l’immunité après vaccination par Pfizer-BioNTech (BNT162b2) en Israël

DOI: 10.53738/REVMED.2021.17.759.2014

En Israël, la campagne massive de vaccination (vaccin Pfizer-BioNTech) ayant débuté en décembre 2020 a été suivie d’une décrue quasiment complète de l’épidémie de Covid, à la suite de quoi une résurgence, causée par le variant delta (B.1.617.2) a été observée à partir de mi-juin 2021. Les raisons possibles pour cette résurgence sont une efficacité réduite des vaccins contre le variant delta mais aussi une baisse de l’immunité dans les mois qui suivent la vaccination.

Afin de tenter de mesurer la baisse de l’immunité avec le temps, les auteurs ont utilisé les données d’infection confirmée et de maladie sévère dues à SARS-CoV-2 se trouvant dans la base de données nationale pour la période du 11 au 31 juillet 2021, concernant tous les résidents israéliens vaccinés avant juin 2021. Ils utilisent un modèle de distribution de Poisson pour comparer les taux d’infection confirmée par SARS-CoV-2 et de Covid-19 sévère parmi les personnes vaccinées durant les différentes périodes entre décembre 2020 et juin 2021, avec une stratification par groupe d’âge et un ajustement pour les différents facteurs confondants potentiels (semaine de diagnostic de l’infection, l’incidence augmentant rapidement en juillet !; utilisation antérieure de test PCR afin de contrôler pour un biais de diagnostic, et groupe ethnique: Juifs, Arabes et Juifs ultra-orthodoxes qui diffèrent quant à leur risque d’infection).

Parmi les individus de > 60 ans, le taux d’infection du 11 au 31 juillet 2021 était plus élevé parmi les personnes qui avaient été complétement vaccinées en janvier 2021 (dès qu’elles étaient éligibles) que parmi celles vaccinées 2 mois plus tard, en mars (rapport de taux: 1,6; IC 95%: 1,3 à 2,0). Parmi les individus de 40 à 59 ans, le rapport de taux d’infection parmi ceux complètement vaccinés en février (dès qu’ils étaient éligibles), comparés à ceux vaccinés deux mois plus tard en avril était de 1,7 (IC 95%: 1,4 à 2,1). Parmi les individus de 16 à 39 ans, le rapport de taux d’infection parmi ceux complètement vaccinés en mars (dès qu’ils étaient éligibles), comparés à ceux vaccinés 2 mois plus tard en mai était de 1,6 (IC 95%: 1,3 à 2,0). Le rapport de taux de Covid-19 sévère parmi ceux complétement vaccinés durant leur premier mois d’éligibilité, comparés à ceux vaccinés en mars, était de 1,8 (IC 95%: 1,1 à 2,9) parmi les individus âgés de > 60 ans et de 2,2 (IC 95%: 0,6 à 7,7) parmi ceux âgés de 40 à 59 ans; dû au faible nombre d’événements, ce rapport de taux ne pouvait pas être calculé dans la tranche d’âge de 16 à 39 ans.

En fait, l’inspection de la figure 3 montre que ce risque d’infection ou de Covid sévère augmente progressivement au prorata du délai (de 2 à 6 mois) entre la vaccination et l’épisode infectieux en juillet 2021.

Commentaire: L’analyse de ces données n’est pas simple: les populations ont été vaccinées selon une stratégie privilégiant la vaccination prioritaire des groupes à risque, donc fondamentalement biaisée dans le temps. Malgré cela, à l’aide de la taille énorme de la population étudiée, et d’une analyse de régression de Poisson permettant de tenir compte de potentiels facteurs confondants, les auteurs mettent en évidence le fait que l’immunité (au sens de protection, et pas seulement de réponse immune démontrable dans un test de laboratoire) contre le variant delta de SARS-CoV-2 a diminué dans tous les groupes d’âge dans les quelques mois qui ont suivi la seconde dose de vaccin. Ces résultats sont concordants avec les données du suivi à 6 mois de l’étude de Phase III de ce vaccin, qui montrent un déclin modéré de l’efficacité du vaccin avec le temps (cf. précédent Cowidwatch1).

Cette observation a conduit le Ministère Israélien de la Santé, suivi des autorités sanitaires de nombre d’autres pays, à approuver une troisième dose de vaccin Pfizer-BioNTech dès 5 mois après la seconde dose.

Auteurs

Pascal Meylan

Professeur honoraire Faculté de biologie et de médecine Université de Lausanne
1015 Lausanne
pascal.meylan@unil.ch