Préface

Par ce guide, nous, étudiantes et étudiants en médecine et en soins infirmiers, souhaitons présenter des pistes de réflexion et d’action, destinées aux professionnel-les de la santé, leur permettant de contribuer à l’atténuation des conséquences de la plus grande menace sur la santé globale du 21e siècle : le changement climatique.1

Ce guide n’a pas pour vocation d’expliquer le changement climatique. Il est destiné à en rappeler les enjeux en lien avec la santé, pour stimuler la réflexion concernant nos rôles et responsabilités en tant que professionnel-les de la santé, ainsi que pour guider la mise en place d’actions concrètes à l’échelle individuelle, institutionnelle et sociétale.

Subir le changement climatique n’est pas une contrainte : au contraire, l’action contre ses conséquences reste la solution possible !

Nous souhaitons fédérer nos collègues dans le domaine de la santé autour d’une approche humaine et respectueuse de notre environnement. Il est de notre responsabilité et de notre devoir d’agir à notre échelle. Par notre posture et nos actions, nous pouvons apporter du changement et de l’espoir en l’avenir.

Nous espérons que ce guide saura accompagner les professionnel-les de la santé, quel que soit leur niveau de connaissances, d’engagement ou de ressources à leur disposition.

Léa Girania, Léo Peterschmitta & Nikola André Zederb**

aFaculté de médecine, Université de Genève, 1211 Genève 4, bSoins infirmiers, Haute école de santé Genève, 1206 Genève
* Ce travail s’inscrit dans la cadre du projet « Choosing greenly » soutenu par la Fondation privée des Hôpitaux Universitaires de Genève.
** Avec la contribution de Garance Michel, Faculté de médecine, Université de Genève, 1211 Genève 4

I.Cinq bonnes raisons de s’engager

Pour respecter notre déontologie

Les effets du changement climatique sur la santé de la population sont déjà perceptibles. Les connaissances actuelles soutiennent que nous pouvons influer sur l’évolution de la crise climatique et contribuer à réduire son impact sur certains déterminants fondamentaux de la santé tels que la qualité de l’air, de l’eau, de la nourriture et la température ambiante.

La santé humaine est étroitement liée à la vitalité de notre planète. Ce lien entre environnement et santé est une évidence qui remonte aux fondations de la médecine moderne, comme s’y intéresse le traité Airs, Eaux et Lieux, attribué à Hippocrate et rédigé dans la seconde moitié du 5e siècle avant J.-C.2

Les professionnel-les de santé sont les garant-es de la santé humaine. La protéger impose d’agir en faveur d’un environnement durablement sain, ceci pour le bénéfice des patient-es d’aujourd’hui et des générations futures. En effet, d'une part, l'épuisement des ressources planétaires engendre une multitude de problèmes de santé (figure 1). D'autre part, de nombreuses maladies évitables puisent leurs origines dans un mode de vie nocif pour l’environnement et la santé.

Code de déontologie de la Fédération des médecins suisses

Le code de déontologie de la Fédération des médecins suisses (FMH) énonce que : « La-le médecina a pour mission de protéger la vie de l’être humain, de promouvoir et de maintenir sa santé, de soigner les maladies, d’apaiser les souffrances et d’assister les mourant-esa jusqu’à leur dernière heure. » (Art. 2).

Il indique aussi que : « La-le médecina œuvre pour la santé de la population. Dans la mesure de ses possibilités personnelles et professionnelles, elle-ila travaille à la réalisation des objectifs fixés et s’engage tout particulièrement en faveur de la prévention. » (Art. 19).

La FMH a par ailleurs élaboré une stratégie afin que le corps médical apporte sa contribution à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.3


Code déontologique du Conseil international des infirmièr-esb

Le code déontologique du Conseil international des infirmièr-esb (CII) énonce que : « Les infirmièr-esb collaborent et exercent leur profession de manière à préserver, pérenniser et protéger l’environnement naturel et sont conscient-esb des conséquences sur la santé de la dégradation de l’environnement, par exemple les changements climatiques. Elles et ilsb plaident pour des initiatives qui réduisent les pratiques préjudiciables à l’environnement afin de favoriser la santé et le bien-être. » (Art. 4.6).

De plus, l’Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI) a inclus la santé environnementale dans ses objectifs pour les soins infirmiers 2030 :4 « Les infirmières et infirmiers se préoccupent des risques et des effets du réchauffement climatique et de la pollution environnementale sur la santé et s’engagent en faveur d’améliorations. (…) Les problèmes environnementaux et leurs effets délétères sont intégrés dans la formation de base et continue des infirmières et infirmiers et des autres soignants ; ils sont thématisés lors de congrès et dans les médias. Les infirmières et infirmiers et leur association s’engagent dans le sens de la défense d’intérêts (advocacy) en faveur d’un système de santé résilient et d’un mode de vie où chacune et chacun respecte l’environnement. »

La promotion d’un environnement favorable fait partie de la définition des soins infirmiers donnée par le CII et est mise en avant par la Haute école de santé Genève (HedS) dans la définition et le champ d'intervention des soins infirmiers dans son programme de formation de Bachelor en soins infirmiers (Programme d’Études Cadre 2022, Bachelor en soins infirmiers).

Les physiothérapeutes, diététicien-nes, ergothérapeutes et technicien-nes en radiologie ont un rôle tout aussi important à jouer en faveur de la santé planétaire en adaptant et promouvant des pratiques écoresponsables dans leurs domaines.

Les sages-femmes sont idéalement positionné-es pour promouvoir un environnement sain, favorable à la santé de la mère et de l’enfant, de meilleures reconnaissance et prévention des impacts des changements environnementaux sur les fœtus et les nouveau-né-e, en tenant compte de toute l’étendue de la santé reproductive.

Pour valoriser notre vision systémique de la santé et notre interprofessionnalité

Les compétences développées par les professionnel-les pour évaluer l’état de santé d’une personne, notamment le raisonnement clinique, permettent d’obtenir une vision intégrée des interactions entre les différents systèmes du corps humain. Ces compétences sont particulièrement adaptées à la compréhension des défis posés par la crise climatique. Les soignant-es sont idéalement placé-es pour comprendre et communiquer à l’interdépendance entre la santé des écosystèmes et celle des populations. De nombreux organismes de santé, aussi bien à l’échelle mondiale que nationale, ont d’ailleurs pris position pour l’intégration des dimensions environnementales dans la prise en charge médico-soignante (OMS, FMH, WONCA).1,3,5

Une approche interprofessionnelle assure une vision institutionnelle globale et cohérente, une meilleure qualité des soins, une plus grande efficacité et la satisfaction des patient-es et des professionnel-les. Les échanges interprofessionnels devraient également porter sur les questions d’environnement et de santé : il est donc essentiel d’informer et d’encourager ces pratiques interprofessionnelles.




Pour défendre l’équité en santé et la qualité des soins


Nous ne sommes pas toutes et tous égaux face au changement climatique :

Les personnes âgées, surtout les femmes, souffrent particulièrement des effets négatifs sur la santé.
De manière générale, les populations et les régions qui émettent le moins de CO2 sont souvent plus à risque et vulnérables face aux dégradations de l’environnement.
Les choix opérés et les actions menées aujourd’hui détermineront la santé des générations actuelles et futures.

La durabilité – au sens du respect des limites de l’environnement – implique une utilisation plus rationnelle et raisonnée des ressources pour maximiser le bien-être collectif tout en permettant le développement d’infrastructures nécessaires au soutien d’une vie digne. Des concepts tels que la justice climatique et la justice intergénérationnelle appellent à intégrer la notion de privilège dans notre réflexion environnementale. L’adaptation des pratiques en milieu de soin dans une perspective de durabilité permet de garantir la qualité des soins pour toutes et tous sur le long terme. Il convient ainsi que la transition écologique soit aussi juste que possible, donc soucieuse des droits des personnes et des communautés en situation de handicap, de pauvreté ou d’exclusion sociale, car celles-ci sont davantage affectées par les changements du climat.

Pour protéger le système de santé

Les effets du changement climatique affectent profondément le système de santé à travers la charge de soin supplémentaire, l’impact sur la santé des professionnel-les des soins, les difficultés logistiques et d’approvisionnement, ainsi que l’impact sur les coûts.

Inversement, notre système de santé est responsable de 6,7 % des émissions de CO2 nationales (figure 2), ce qui est très élevé.6 Il nuit ainsi indirectement à la santé des populations. En ce sens, plusieurs pays voisins se sont engagés à réduire de manière drastique l’empreinte environnementale de leur système de santé.

S’engager peut ainsi contribuer à faciliter l’adoption de stratégies durables permettant au système de soins de s'adapter, d'optimiser l'utilisation des ressources et de réduire son empreinte environnementale au bénéfice de l’ensemble de la société.

S’engager, c’est remettre en question la pertinence d’une pratique médicale dissociée des enjeux environnementaux.


Parce que nous avons la confiance de la population


La relation de confiance entre soignant-es et patient-es constitue le fondement de tout partenariat thérapeutique. Cette confiance s’accompagne d’une responsabilité : nos prises de position et nos engagements sont des leviers d’action considérables et peuvent contribuer de manière significative à l’impact des réponses développées face aux risques sanitaires liés au changement climatique.

II.La santé planétaire, c’est quoi ?

La santé planétaire est un domaine transdisciplinaire, orienté vers les solutions, et un mouvement social axé sur l'analyse et la prise en compte de l'impact des perturbations humaines sur les systèmes naturels de la Terre, sur la santé humaine et sur toute la vie sur la planète.

Mais… qu’est ce qui freine notre engagement ?

Les dégradations environnementales sont souvent perçues comme abstraites, lointaines, et les conséquences trop peu visibles et décalées dans le temps. La relativisation de sa propre marge de manœuvre, le discours déresponsabilisant, la désinformation, le manque d’effet immédiatement perceptible des actions entreprises et certaines injonctions perçues comme menant à une restriction de la liberté individuelle (choix des transports, etc.) constituent des barrières supplémentaires. De nombreux mécanismes de déni et de dissonance cognitive ralentissent les changements.

Malgré cela, et face à l’ampleur des enjeux et à la complexité du problème, de nombreux soignant-es de toutes générations s’engagent dans le domaine de la santé planétaire et mettent leurs forces et leurs compétences en commun pour défendre l’urgence d’une société respectueuse de l’environnement.

III.Champs d’action

S’engager pour un quotidien durable
Réfléchir à nos propres pratiques et comportements.
La perfection n’est pas indispensable pour agir : osons identifier et apprendre de nos incohérences.
Servir d’exemple au quotidien.

Les personnes inspirantes nous motivent à nous améliorer. Nous devenons ainsi, à notre tour, des exemples pour celles et ceux qui nous entourent. Cet effet papillon est le plus puissant moteur de changement des normes collectives. Nous pouvons agir sur différents plans en repensant nos choix. L’impact de l’engagement individuel est certes limité, mais lorsqu’il inspire et mobilise la communauté, il n’est jamais insignifiant. Ces choix du quotidien peuvent porter sur divers domaines.

Alimentation

« Aucun levier n’est plus puissant que l’alimentation afin d’optimiser la santé humaine et la durabilité de notre environnement », peut-on lire dans le rapport de synthèse de la Commission EAT-Lancet 2019.7

Voici quelques réflexes utiles :

  • Penser végétarien :
    • Consommer un gramme de protéine de viande rouge engendre 200 fois plus de CO2 qu’un gramme de protéine végétale.8
    • L’élevage consomme plus d’un quart de l’eau douce utilisée par l’humanité.9
    • La production de viande de bœuf est responsable de 41 % des destructions de la forêt tropicale.10
  • Privilégier les produits locaux et de saison.
  • Éviter le gaspillage : en Suisse, nous jetons 2,8 millions de tonnes de denrées alimentaires par an. Cela correspond à 330 kg de nourriture gaspillée par habitant et à environ 25 % des gaz à effet de serre émis par le secteur alimentaire.11,12

Mobilité

Le transport est un secteur prioritaire pour limiter nos émissions de gaz à effet de serre. Il est donc essentiel de modifier nos habitudes de déplacement.

Aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) par exemple, les déplacements des collaborateurs-trices par des moyens non durables engendraient 16 % des émissions de CO2 de l'institution en 2022.13 Dans le monde, la pollution de l’air cause 9 millions de décès chaque année, davantage que le tabac.14 Le vélo et la marche ont le double avantage d’être à la fois bénéfiques pour la santé et pour l’environnement.


Voici quelques réflexes utiles :

  • Opter pour des modes de transport moins polluants, tels que les transports publics ou la mobilité douce. Limiter les déplacements en voiture, moto, scooter et repenser à la nécessité de certains déplacements. Les professionnel-les exerçant au domicile des patient-es ou se déplaçant d’un centre à un autre ont notamment un impact important selon le choix de leur mode de transport.
  • Favoriser les moyens de communication digitaux (par exemple, visioconférence) en remplacement des trajets en véhicules à moteur thermique (polluants et mauvais pour le climat).
  • Restreindre ses déplacements professionnels en avion, en assistant par visioconférence aux congrès internationaux. Pour une seule conférence professionnelle réunissant 2000 participant-es européen-es, l'alternative en ligne a consommé 250 à 530 fois moins de CO2 que si la conférence avait eu lieu en Autriche comme initialement prévue.15
Agir au niveau institutionnel

Les hôpitaux engendrent un lourd fardeau environnemental en Suisse. Il est possible d’agir sur les diverses dimensions du problème.

Se questionner

Que ce soit au niveau du contenu de son assiette à la cafétéria, du mode de transport pour accéder à son lieu de travail ou de l’utilisation de matériel à usage unique dans ses pratiques quotidiennes, questionner ses propres pratiques est la première étape du changement.

Plaider pour une utilisation raisonnée des ressources médicales et favoriser la prévention

Les ressources médicales sont précieuses et ne seront pas disponibles à l’infini. Une utilisation raisonnée et proportionnée contribue à s’assurer qu’elles restent accessibles. Réduire l’empreinte carbone globale des soins passe aussi par la sobriété, en réduisant notamment les interventions coûteuses en énergie et grâce à davantage de prévention.

Groupe de médecine écoresponsable des HUG
Groupe de travail interprofessionnel qui aborde les thématiques environnementales au sein des HUG, ouvert à tous les employés des HUG.
Health For Future
Mouvement d'étudiant-es en santé qui s’engagent dans le domaine du climat (www.healthforfuture.ch)
Groupe durabilité de la Haute école de santé Genève (HedS)
Doctors for XR
Groupe de professionnel-les de la santé soutenant les revendications de Extinction Rebellion (www.facebook.com/doctors4xr.ch). Extinction Rebellion est un mouvement social écologiste qui revendique l'usage de la désobéissance civile non violente dans le but d'éviter les points de basculement dans le système climatique, la perte de la biodiversité et le risque d'effondrement social et écologique.
Médecins en faveur de l'environnement
Association de médecins préoccupé-es par les dégradations de l’environnement et leurs effets sur la santé (www.aefu.ch)
Engagés pour la santé
Association qui s’engage pour des propositions en faveur d’une réforme du système de santé (https://engagespourlasante.com)

Partager l’information avec ses collègues

Diffuser une information factuelle, de qualité et provenant de sources fiables permet de se forger une opinion basée sur les faits et d’engager la discussion au sein des équipes dans une perspective d’action interprofessionnelle. Le tableau 2 propose quelques sources d’information fiables.

Senn N, Gaille M, del Río Carral M, Gonzalez Holguera J (dirs). Santé et environnement. Vers une nouvelle approche globale. Édition RMS, 2022
Cet ouvrage est une méticuleuse analyse des nombreuses interactions entre santé et environnement. Disponible en libre accès sur : www.revmed.ch/livres/sante-et-environnement
Lancet countdown on health and climate change
Wonca, Planetary health alliance. Declaration calling for family doctors of the world to act on planetary health
Liste de ressources de l’association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME / CAPE)
Articles de la Revue Médicale Suisse sur les cobénéfices santé-environnement
The health co-benefits of climate change policies: doctors have a responsibility to future generations

S'inspirer des bonnes pratiques d'autres établissements

L'herbe est parfois plus verte chez le voisin, l’amélioration de l’empreinte carbone de nos établissements de soins passe également par le fait de s’inspirer des bonnes pratiques observées ailleurs. À cette fin, stimuler les échanges locaux et internationaux, collaborer pour atteindre des objectifs communs et s’ouvrir à d’autres disciplines pour se renforcer mutuellement constituent de nouvelles habitudes à développer.

Soutenir, promouvoir et participer au changement dans son établissement

De nombreux projets pour une santé durable sont lancés au sein des institutions de santé romandes. S’informer et s’investir permet de leur donner encore plus d’impact.

Aux HUG, le groupe interprofessionnel de médecine écoresponsable est ouvert à l’ensemble du personnel depuis 2019 et se réunit régulièrement.

À la Faculté de médecine de l’Université de Genève, l’association Health for Future propose des actions de sensibilisation tout en ayant fortement contribué à l’élaboration du curriculum de santé planétaire.

À la HedS, des réunions régulières ont lieu et des projets sont lancés par des enseignant-es, chercheuses et chercheurs, collaborateur-trices et étudiant-es réuni-es au sein du Groupe Développement Durable. Les participant-es questionnent les pratiques de l’école et proposent des améliorations.

Encourager son institution à montrer l’exemple

Les établissements de santé et de formation sont de grands consommateurs de matériaux et d’énergie. Réduire de manière adaptée leurs émissions leur permet également de faire des économies sans impacter la qualité des soins ni leurs prestations.

Agir au niveau de la société

Il existe de nombreuses façons de s’engager auprès de la société dans son ensemble en faveur de l’environnement.

  • Participer et soutenir un mouvement pour le climat, utiliser son droit de vote pour soutenir des politiques environnementales ambitieuses.
  • Utiliser notre voix de garant-es de la santé pour promouvoir un environnement durable et favorable à la santé humaine contribue à faire évoluer le cadre législatif et le bon fonctionnement de notre société.
  • Interpeller les décideurs et décideuses politiques : signer des pétitions pour rendre les politiques attentif-ves aux liens entre la santé et l’environnement et les tenir responsables de toute décision néfaste à la santé des populations et des écosystèmes.
  • S’engager dans l’arène politique : c’est l’occasion de porter les enjeux de santé et d’environnement au sein même des cercles de décision politiques. De nombreux-euses professionnel-les sont actif-ves dans l’arène politique pour défendre le droit à un environnement sain et durable et à un système de santé juste.
  • Faire entendre sa voix dans la communauté : c’est l’une des solutions pour alerter l’opinion publique sur le danger de l’inaction climatique. Le rôle de promoteur-trice de la santé planétaire peut passer par des actions de contestation.

En mai 2021, des centaines de soignant-es ont par exemple manifesté devant l'OMS pour dénoncer l'inaction des gouvernements face au changement climatique et à ses conséquences sur la santé. Une délégation a pu directement s’entretenir avec son directeur général.

IV.Conclusion

L’engagement des soignant-es est une nécessité face aux conséquences de la dégradation de l’environnement sur la santé, qui n’épargnent personne. Cependant, des mécanismes de résilience et d’adaptation existent. Les soignant-es, mieux que quiconque, savent que même dans des situations qui peuvent paraître très complexes, l’espoir persiste. Une prise de conscience collective et des changements globaux sont indispensables si nous souhaitons profiter de la fenêtre d’opportunité actuelle.

Nous pouvons toutes et tous agir à notre niveau en nous engageant pour un quotidien et une pratique professionnelle durables. Nous espérons que la prise de conscience individuelle va maintenant permettre de joindre le geste à la parole et mener à une généralisation des pratiques écologiques concrètes.

Protégeons la santé, ayons le courage d’être à l’écoute des plaintes de ce monde blessé pour en prendre soin ensemble.

Bibliographie

* à lire
** à lire absolument
1**World Health Organization. 2021 WHO health and climate change global survey report. Disponible sur : www.who.int/publications/i/item/9789240038509

2Hippocrate. Des airs, des eaux, des lieux. Hachette Bnf. 1767 (Date de l’édition originale).

3*FMH. Santé planétaire : Stratégie du corps médical suisse sur les possibilités d’action concernant le changement climatique [Internet]. 2021 oct. Disponible sur : https://planetary-health.fmh.ch/files/pdf29/20210819-sante-planetaire-strategie-du-corps-medical-suisse-sur-les-possibilites-d-action-concernant-le-changement-climatique.pdf

4*ABK-ASI. Soins infirmiers 2030. 2021. Disponible sur : https://sbk-asi.ch/fr/soins-travail/soins-infirmiers/soins-2030

5*WONCA. Declaration calling for family doctors of the world to act on planetary health. 2019. Disponible sur : www.wonca.net/site/DefaultSite/filesystem/documents/Groups/Environment/2019%20Planetary%20health.pdf

6**Health Care Without Harm. L’empreinte climatique du secteur de la santé 2020 Disponible sur : https://noharm-global.org/content/global/health-care-climate-footprint-report

7*EAT-Lancet. Alimentation Planète Santé Rapport de synthèse de la Commission EAT-Lancet. Disponible sur : https://eatforum.org/content/uploads/2019/07/EAT-Lancet_Commission_Summary_Report_French.pdf

8Holguera J, Niwa N, Senn N. Alimentation. Rev Med Suisse. 2020;7141(6): 9–16.

9Bhagat S, Santra A, Mishra S, Khune V, Bobade, Dubey A, et al. The water footprint of livestock production System and Livestock Products : A Dark Area : A review. Intl J Fauna Biol Studies. 2020; 7(1): 83 8. Disponible sur : www.faunajournal.com/archives/2020/vol7issue1/PartB/7-1-18-591.pdf

10Our World in Data. Cutting down forests: what are the drivers of deforestation? Disponible sur : https://ourworldindata.org/what-are-drivers-deforestation

11Beretta C, Hellweg S. Lebensmittelverluste in der Schweiz: Mengen und Umweltbelastung. Wissenschaftlicher Schlussbericht. ETH Zürich 2019. Disponible sur : www.bafu.admin.ch/lebensmittelabfaelle

12WWF Suisse. Gaspillage alimentaire. Disponible sur : www.wwf.ch/fr/nos-objectifs/gaspillage-alimentaire

13HUG. Rapport de durabilité 2022. Disponible sur : https://panorama.hug.ch/sites/default/files/2023-04/rapport-durabilite-2022-0304.pdf

14La pollution est responsable de 9 millions de morts chaque année dans le monde. Le Monde.fr. 18 mai 2022 ; Disponible sur : www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/18/la-pollution-est-responsable-de-9-millions-de-morts-chaque-annee-dans-le-monde_6126552_3244.html

15Jäckle S. The carbon footprint of travelling to international academic conferences and options to minimise it. In: Academic Flying and the Means of Communication. Singapore: Springer Nature Singapore; 2022. p. 19-52. DOI: https://doi.org/10.1007/978-981-16-4911-0

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