Des plaintes «contre X» pour empoisonnement ont été déposées par les familles de deux Niçoises atteintes d'un cancer des voies urinaires qui pourrait être lié à la prise d'un régime amaigrissant à base de plantes chinoises, indique l'Agence France-Presse, citant des sources proches de Eric de Montgolfier, procureur de la République de Nice. Le parquet a ouvert une information judiciaire. L'une des victimes est décédée à l'hôpital Pasteur de Nice. Elle souffrait d'un cancer des voies urinaires après avoir suivi un régime amaigrissant à base d'extraits de racines d'aristolochia fangchi et de stephania tetandra. L'autre, at-
teinte d'une néphrite chronique depuis 1994 après avoir suivi également un régime du même type, prescrit par un médecin entre 1990 et 1992, a dû subir une greffe de rein en 1997. Une assignation en référé auprès du président du Tribunal de grande instance de Nice a été déposée par son avocate, indique l'hebdomadaire l'Express. «Des expertises sont en cours, il faut attendre les résultats et on ne peut encore en tirer aucune conclusion», a toutefois indiqué l'avocate de la famille de la victime.
Deux cas graves d'atteinte rénale dus à l'ingestion de plantes mé-
dicinales chinoises issues d'une famille de plantes aristolochia, ont également été décrits en Grande-Bretagne. Ces deux malades étaient
traitées pour de l'eczéma. L'analyse avait alors permis de révéler la présence d'une substance toxique pour les reins, déjà mise en cause en Belgique en 1992 dans une affaire similaire d'atteintes rénales chez 100 patients ayant pris des pilules amaigrissantes provenant d'une même clinique à Bruxelles. Le comité britannique pour la sécurité des produits de santé a décidé d'interdire l'importation et la vente d'aristolochia en juillet 1999.
L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps)
a rappelé qu'en France, après deux arrêtés de retrait temporaire, stephania tetandra et aristolochia fangchi sont désormais interdites depuis le décret de 1998. On compte néanmoins dans l'Hexagone sept cas similaires aux cas belges qui correspondent à des prises remontant aux années 1989-1992.