Deux enfants de sexe féminin viennent de voir le jour en Italie après avoir été sélectionnés par diagnostic préimplantatoire pour prévenir le risque d'une naissance d'enfant atteint de thalassémie. Cette première a eu lieu dans un hôpital de Catane (Sicile), vient de faire savoir l'association italienne de lutte contre la stérilité Hera.
Les chercheurs ont effectué le diagnostic préimplantatoire sur des
embryons conçus in vitro. Les parents, fertiles, étaient tous deux porteurs sains du gène de la thalassémie, précise Hera. «Jusqu'à présent, l'unique solution proposée à un couple à risque était le diagnostic prénatal, à partir du troisième mois de grossesse. La technique du diagnostic préimplantatoire permet à la mère de vivre une grossesse sereine, sans être menacée par le drame d'un avortement thérapeutique», a déclaré le Dr Nino Guglielmino, responsable médical de l'association.
L'an dernier, une équipe de médecins et de biologistes américains, dirigée par le Dr Kangpu Xu (Université Cornell, New York), a réussi, pour la première fois, à prévenir la transmission d'une affection sanguine d'origine héréditaire la drépanocytose ou anémie falciforme grâce à la technique du diagnostic préimplantatoire.
Le diagnostic préimplantatoire est également utilisé en Italie par une équipe de Bologne pour trier, chez les femmes âgées exposées à un risque élevé de fausses couches, les embryons indemnes des anomalies chromosomiques à l'origine de ces accidents obstétricaux. L'objectif n'est plus ici la prévention de la naissance d'un enfant atteint d'une maladie génétique grave, mais l'amélioration, chez certaines femmes, des possibilités de procréation.
J.-Y. N.