Les primes des caisses-maladie doivent rester les mêmes pour tous les assurés d'un canton. Par 91 voix contre 55, le National a refusé hier l'initiative socialiste «pour la santé à un prix abordable». Le texte déposé en juin 1999 réclamait un élargissement des compétences du Conseil fédéral en matière de gestion de la santé. Il proposait surtout un financement de l'assurance maladie par une élévation de la TVA et par une cotisation personnelle fixée en fonction du revenu et de la fortune de l'assuré. Après un débat fleuve entamé mardi, les députés ont suivi l'avis du Conseil fédéral : pas question de changer le système des primes «par tête».
La socialiste genevoise Liliane Maury Pasquier s'est prononcée en vain contre un système «unique au monde», qui pèse lourdement sur les familles et les bas revenus. «Les subventions pour baisser les primes n'atteignent actuellement pas leur but». Pour la gauche, il n'est pas normal que les plus fortunés paient la même chose que les plus défavorisés. «La santé est un droit social qui doit rester abordable pour tous», estime Christine Goll (soc/ZU).
Sur les bancs bourgeois, on s'en remet essentiellement à la seconde révision de la Loi sur l'assurance maladie (LAMal), qui entame ces jours sont trajet parlementaire. Cette nouvelle mouture doit revoir le financement des hôpitaux. Selon la droite, pas besoin d'abandonner les primes par tête pour trouver des améliorations.
Adrien Bron
(Tribune de Genève du 14 décembre 2000)