«La situation est schizophrène», estime Markus Dürr. D'un côté, il y a trop de médecins qui ouvrent leur propre cabinet, de l'autre les hôpitaux doivent faire face à une pénurie de docteurs, au point d'aller les chercher à l'étranger. Le nouveau conseiller d'Etat en charge de la santé publique de Lucerne a pris les choses en main : le canton de Suisse centrale a introduit, le 1er janvier, un nouveau statut de médecin dans tous ses hôpitaux publics : le médecin hospitalier. Zurich et Bâle où l'idée est née vont faire de même dans le courant de l'année, suivis bientôt du reste de la Suisse.
Ce statut s'adresse à des médecins qui ont terminé leur formation FMH, mais qui ne ressentent ni le besoin de poursuivre une carrière hospitalière, ni d'ouvrir leur propre cabinet. Car aujourd'hui, une fois son FMH obtenu, l'assistant n'a pas d'autre choix que de gravir les échelons de la carrière hospitalière, de devenir chef de clinique et peut-être plus tard chef de service avec chaire universitaire. Mais les places sont extrêmement rares, alors que chaque année 500 à 600 médecins obtiennent leur titre FMH, relève Ludwig Heuss de l'Hôpital cantonal de Bâle et père du concept. Sans avenir à l'hôpital, ils sont poussés par le système à se mettre à leur compte. Cette nouvelle fonction permettra donc de résoudre un manque qui existe actuellement dans la hiérarchie des hôpitaux suisses. (...)
Christophe Hans
(Le Temps du 3 janvier 2001)