Les cinq articles de ce numéro d'angiologie et hémostase ont été écrits par des médecins installés. Tous ont fait leur formation en angiologie et en hémostase à Genève et tous ont choisi de s'installer en dehors du canton de Genève (Neuchâtel, Valais et Vaud). Ce numéro symbolise donc les liens qui existent (et persistent) entre une structure universitaire spécialisée et des médecins, même éloignés géographiquement, qui avaient choisi de s'y former. Mais au fond, une fois la formation effectuée, quelles sont les attentes des uns et des autres dans leurs contacts professionnels ?Si l'on se place du côté des médecins installés, une des premières attentes est d'avoir un endroit de référence pour discuter des cas difficiles. Il est en effet très utile d'avoir un éclairage différent quand on est confronté à un patient qui présente un problème inhabituel. Pour cela, il faut que les médecins installés puissent avoir un accès aisé aux responsables des structures universitaires et que l'échange se fasse non plus dans le sens maître à élève mais entre deux collègues spécialistes cherchant à apprendre l'un de l'autre. Le médecin hospitalier doit en effet réaliser que pour différentes raisons (entourage, éloignement, accès à certains examens, etc.), les problèmes ne s'appréhendent pas tout à fait de la même manière si l'on est confronté seul avec son patient ou si l'on est dans un hôpital universitaire. Une autre demande du médecin installé est de pouvoir bénéficier d'une formation continue. Cette formation peut se faire dans différents endroits mais il est toujours agréable d'en faire au moins une partie dans sa structure universitaire d'origine. Ceci permet également de raffermir les contacts et d'en créer de nouveaux, par exemple avec les assistants en formation qui se destinent à la même discipline. Le médecin installé attend de la structure universitaire une formation continue qui lui permette d'acquérir de nouvelles connaissances théoriques mais qui traite aussi des problèmes auxquels il est constamment confronté.Le médecin d'une structure académique a aussi des attentes de la part de ses collègues installés. Il a en effet besoin d'eux à plus d'un titre. Comme mentionné précédemment, l'échange de points de vue sur les cas difficiles lui est très profitable. C'est l'occasion d'entendre parler de cas exceptionnels ou à l'inverse de mieux saisir les difficultés de la pratique quotidienne. Ceci permettra en particulier de mieux cibler la formation continue. En ce qui concerne l'enseignement aux étudiants, les responsables des structures académiques ont de plus en plus besoin de leurs collègues installés car ils ne peuvent pas faire face à la multiplication des heures d'enseignement sans leur concours. En outre, les médecins installés, consultants d'une division, participent à la formation des assistants et stagiaires. Ces derniers acquièrent par ce biais une vision plus claire des différents aspects de leur pratique future. Enfin, les médecins installés restés en contact étroit avec la structure universitaire se feront le relais auprès de leurs confrères d'autres disciplines des attitudes définies dans le cadre universitaire.En plus de ces attentes réciproques, les médecins spécialistes d'une discipline (installés et académiques) mettront leur force en commun dans différents domaines. Il y a par exemple à Genève une garde commune d'angiologie pour le canton assurée par les médecins de la ville et de l'hôpital. Des discussions permettent des prises de position commune par rapport à différents aspects de la politique de santé impliquant leur discipline (assurances, TarMed, etc.).En résumé, comme ce numéro le symbolise, vouloir opposer la médecine de ville à la médecine hospitalière n'a aucun sens, l'apport mutuel étant évident et indispensable.