C'est encore un de ces arrangements qui avait été conclu dans le plus grand secret par le Conseil d'Etat au milieu des années 1990. Alors en charge de la santé publique, le libéral Claude Ruey ainsi que son homologue genevois avaient accepté que les deux cantons universitaires offrent un rabais aux autres cantons pour leurs concitoyens qui venaient s'y faire hospitaliser.
Mis au courant de cette pratique à fin 1999 seulement, le président de la Commission des finances, le radical Pascal Broulis, avait alors failli s'étrangler de rage. Dame, c'est que cette pratique coûte entre 1 et 2 millions de francs chaque année aux hospices à qui il manque justement 3 millions pour boucler le budget. Le député de Sainte-Croix avait alors déposé une interpellation et le Conseil d'Etat a fini par répondre au début de cette année, affirmant qu'il continuerait à offrir des rabais. Une réponse qui n'a pas du tout plu à l'interpellateur, ainsi qu'à la grande majorité du Grand Conseil hier matin. (...)
Pour Pascal Broulis, c'est une simple question d'équité et il n'y a pas de raison que le contribuable vaudois subventionne les patients d'autres cantons où, par ailleurs, note le popiste Noël Crausaz, les primes d'assurance maladie sont moins élevées que chez les Vaudois. (...)
Jean-Marc Rapaz
(24 Heures du 24 janvier 2001)