Les présidents et directeurs des sept principaux établissements hospitaliers valaisans lèvent ensemble la matze contre le Département de la santé. C'est une première. Jusqu'ici, les établissements valaisans étaient divisés en deux camps. D'un côté Martigny, Sion et Viège ; de l'autre, Sierre et Brigue. Cette fois-ci, ils se sont mis d'accord, avec en plus la Clinique Saint-Amé et l'Hôpital du Chablais.
«Nous regrettons, est-il dit dans une lettre envoyée le 31 janvier à la présidence du gouvernement, que depuis un certain temps, le travail avec le Département de la santé devient de plus en plus difficile et conflictuel. Nous devons faire face au manque de confiance, aux tracasseries administratives, à la rétention d'informations, aux critiques dirigées vers l'ensemble des hôpitaux et en particulier vers leurs dirigeants qui en assument la responsabilité finale.» Et les auteurs de demander une réunion extraordinaire avec une délégation du Conseil d'Etat. (...)
Le chef du Département, le socialiste Thomas Burgener, ne peut s'empêcher de sentir là derrière une atmosphère de campagne électorale : «Il est vrai cependant que, depuis un certain temps, nos relations avec les hôpitaux se sont détériorées. Nous avons un contentieux dans le domaine de l'informatique : nous demandons que le système des hôpitaux soit compatible avec celui de l'Etat, et certains directeurs n'ont pas la volonté d'instaurer toute la transparence souhaitée. Nous devons déplorer aussi des tentatives de tricherie dans les comptes de quelques hôpitaux, afin de faire grossir la facture prise en charge par l'Etat. (...)
En réponse à la demande des signataires de la lettre, Thomas Burgener précise que ce n'est pas seulement une délégation, mais tout le Conseil d'Etat qui devrait rencontrer bientôt les directeurs et les présidents d'établissements. La paix, sanitaire et politique, est à ce prix.
Eric Felley
(Le Temps du 3 février 2001)