Le syndicat national de l'industrie pharmaceutique (SNIP) et les Laboratoires internationaux de recherche (LIR) ont réalisé une étude portant sur «l'évaluation des besoins médicaux liés à 18 pathologies majeures» qui conclut à l'existence en France de besoins médicaux «considérables» justifiant «des moyens de financement en croissance continue». Les affections analysées (asthme, cancer, risque cardiovasculaire, arthrose, maladie d'Alzheimer, etc.) ont été retenues en fonction de leur caractère chronique et parce qu'elles touchent toutes les générations, précisent les auteurs, «le médicament restant la pierre angulaire ou le composant incontournable de leur prise en charge». L'étude conclut que pour les maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité en France, le dépistage est insuffisant. De plus, les patients diagnostiqués ne sont pas tous traités, et quand ils le sont, les objectifs de la prise en charge, au regard des recommandations, ne sont pas atteints. Pour l'asthme, qui touche 3,5 millions de Français dont 700 000 enfants, un patient sévère sur deux ne recourt pas au traitement de fond qui lui serait nécessaire. Alors que 2,8 millions de femmes ménopausées ont une ostéoporose, 1,5 million de femmes ayant une fracture vertébrale ne bénéficie pas de traitement. Quant à la maladie d'Alzheimer, qui touche, en France, plus de 300 000 personnes, l'industrie estime que 60% des patients ne bénéficient actuellement d'aucun traitement spécifique. Enfin, seuls dix mille patients souffrant de sclérose en plaques sont traités, sur les 25 000 qui devraient l'être au vu des recommandations officielles.L'étude pointe aussi les insuffisances françaises en matière d'études épidémiologiques et d'outils fiables pour l'évaluation des besoins médicaux. «L'établissement des prévisions des besoins de la population s'appuie sur des sources insuffisantes», estiment ainsi les auteurs, cela étant «particulièrement vrai du cancer, affiché par les autorités comme une priorité de façon constante depuis 1996 (
) il est reconnu que les besoins dans ce domaine sont insuffisamment couverts et les disparités régionales évidentes».