A propos du Bloc-notes : Conspiration paternaliste, de B. Kiefer, Médecine et Hygiène, No 2351 du 13 juin 2001, p. 1392.Monsieur le Rédacteur en chef,C'est avec beaucoup d'intérêt que j'ai lu votre article sus-mentionné qui m'est parvenu ces jours-ci. J'avoue avoir été impressionné par le soin et la profondeur de votre analyse, que vous n'en serez pas surpris je ne partage que très partiellement.En effet, l'Académie n'a nullement l'intention de réorienter elle-même la médecine. Plutôt, sentant un certain malaise à l'égard de «la médecine» aussi bien parmi le personnel médical (toutes professions confondues) et les malades que du côté des responsables des hôpitaux, des assureurs et des institutions de la santé publique, l'ASSM a décidé d'ouvrir la voie à un débat basé sur une analyse des critiques énoncées de toutes parts.Les deux réunions de Bienne ont servi à recueillir les opinions et critiques des «professionnels», que ce soit du côté des différents acteurs de la médecine ou de celui des «consommateurs» par le biais de représentants des organisations des patients. Parallèlement nous avons fait effectuer une enquête touchant aux mêmes questions auprès d'un échantillon représentatif de la population suisse (alémanique et romande) [GfS-Forschungsinstitut ; analyse en voie de finition].Ce sont les critiques et réponses obtenues par ces différentes voies qui seront présentées et discutées lors du symposium du 30 août à Berne. Ce n'est donc qu'à partir de ce moment-là qu'un débat concernant des «remèdes» si besoin il y a ! ou des réflexions ultérieures pourra être entamé. Et ce ne sera certainement pas le rôle de l'Académie de les proposer. (Un certain nombre de suggestions dans ce sens provenant de toutes parts sauf de l'Académie seront proposées lors des trois débats au symposium afin de provoquer des réactions et de faire démarrer le débat).La suite reste incertaine : certains aimeraient introduire une «cellule de réflexion» sur la médecine en Suisse (semblable au «Gesundheitsrat» proposé par M. Kocher ?), d'autres préféreraient un certain nombre de mesures plus con-crètes soit de la part de la FMH, des hôpitaux publics, soit de la part des facultés de médecine.C'est dans ce cadre que le «publiforum de médecins» que vous mentionnez dans votre article pourrait sans doute trouver une place importante et devrait être discuté.Voilà le projet tel que je le vois comme responsable actuel de l'Académie et tel que je l'ai repris de mes prédécesseurs.Ayant été impressionné par la qualité de votre analyse critique, je tenais à expliquer notre projet et notre raisonnement plus en détail, tout en réalisant que notre manière de procéder n'a pas toujours été parfaite et a été parsemée d'incertitudes et d'hésitations.C'est dans le même esprit que je me permets de vous inviter personnellement à participer au symposium du 30 août prochain.J'espère qu'il vous sera possible de faire suite à cette invitation et vous adresse mes sentiments les meilleurs.