Edito: L'hypertension artérielle : un plaidoyer pour un meilleur contrôle
B. Waeber et M. Burnier
Rev Med Suisse
2001; volume -3.
21591
Résumé
Au cours des dernières années des efforts considérables ont été dirigés dans les pays industrialisés pour diagnostiquer et traiter l'hypertension artérielle. Une baisse notable des complications cardiovasculaires a ainsi été obtenue, mais il semble que la protection découlant du traitement antihypertenseur ait atteint aujourd'hui un plafond. Malheureusement, le malade hypertendu, même traité, demeure à risque cardiovasculaire accru par rapport au sujet normotendu. Est-ce un constat d'échec définitif ?Il faut bien se rendre compte que le contrôle de la pression artérielle chez le malade hypertendu est loin d'être optimal. La pression cible à atteindre sous traitement antihypertenseur est de nos jours bien définie. Chaque malade devrait avoir une pression artérielle inférieure à 140/90 mmHg, voire inférieure à 130/85 mmHg en cas de diabète ou d'insuffisance rénale associés. En fait seule une minorité des malades hypertendus atteignent ces valeurs sous traitement antihypertenseur. Cette situation peut être améliorée facilement avec les médicaments antihypertenseurs disponibles actuellement, pourvu que le médecin n'hésite pas à combiner plusieurs agents lorsque nécessaire. Nul doute qu'un bénéfice supplémentaire sur le plan de la prévention des complications cardiovasculaires pourrait ainsi être obtenu. De même, une correction de tous les facteurs de risque associés à l'hypertension est impérative afin de prévenir au maximum les complications cardiovasculaires.Comment améliorer le contrôle tensionnel chez le malade hypertendu ? Tout commence par la motivation du médecin qui doit être convaincu de l'intérêt de son malade à avoir une pression artérielle normalisée. Le message doit ensuite passer au malade qui doit accepter de suivre un traitement sa vie durant. Un élément-clé dans ce processus est une relation médecin-malade de qualité. Cela nécessite du temps à la consultation, l'étape de la discussion étant aussi importante que celle de la mesure de la pression artérielle et de la prescription. Sachons donc prendre avantage de l'ensemble des armes disponibles pour lutter contre l'hypertension artérielle.
Contact auteur(s)
B. Waeber
Division de physiopathologie et pédagogie médicale
Département de médecine
CHUV
Lausanne
et
M. Burnier
Policlinique médicale
universitaire
Département
universitaire de
médecine et santé
communautaires
Lausanne