Edito : Dépendance aux médicaments
B. Favrat, J. Besson et A. Pécoud
Rev Med Suisse
2001; volume -3.
21715
Résumé
Le Département universitaire de médecine et santé communautaires de Lausanne a délégué ce numéro de Médecine et Hygiène aux organisateurs de la journée du 27 septembre 2001, consacrée à la dépendance aux médicaments. Cette journée, un «Jeudi de la Vaudoise» a été organisée en collaboration avec le programme de perfectionnement professionnel (ARIA) du Groupement romandd'études sur l'alcoolisme et la toxicomanie (GREAT) ainsi qu'avec la Fédération romande des organismes de formation dans le domaine des dépendances (FORDD). Ces associations font actuellement d'importants efforts de formation continue dans le domaine des addictions, et ce de manière interprofessionnelle.En effet, l'enjeu est de taille : les abus de substances psycho-actives (alcool, tabac, drogues, médicaments) constituent un véritable défi de santé publique pour la communauté et interpellent tous les acteurs sanitaires et sociaux. La dépendance aux médicaments souffre de données épidémiologiques incertaines (par exemple médicaments prescrits versus non prescrits), mais elle occupe une place importante au cabinet du praticien.Les articles que vous trouverez sous l'égide de cette thématique couvrent largement le sujet. Depuis les aspects pharmacologiques jusqu'aux réflexions sur l'entourage des patients, en passant par des considérations pratiques pour le médecin de premier recours ou sur des populations particulières comme les femmes et les personnes âgées, ce numéro tente de faire le point de manière multidisciplinaire sur ce problème complexe et difficile.La dépendance aux médicaments est un de ces sujets transverses qui nécessitent la mise en commun de compétences interprofessionnelles, comme celles des médecins de premier recours, des psychiatres, des pharmaciens ou encore des infirmiers et des assistants sociaux. Cet aspect transverse des préoccupations est typique des intérêts de la médecine communautaire, à l'interface de la médecine hospitalo-universitaire et de la médecine psychosociale dans la communauté. D'ailleurs, d'importants éléments du dispositif psychiatrique sont concernés par ces préoccupations et l'on assiste aujourd'hui au développement à l'intérieur de ce dispositif d'un pôle de psychiatrie communautaire qui évolue complémentairement. On en veut pour preuve à Lausanne la mise en commun des ressources en alcoologie et en toxicodépendance par une fédération des efforts du Département universitaire de médecine et santé communautaires et du Département universitaire de psychiatrie adulte sous forme d'une Division d'abus de substances à cheval sur les deux départements.Par ailleurs, le soutien par l'OFSP d'un Collège romand de médecine de l'addiction va aussi dans le sens d'une mise en commun en réseau des différentes compétences médicales à l'échelon de la Romandie (COROMA : www.Romandieaddiction.ch). A l'échelon national, la naissance en novembre 2000, de la nouvelle Société suisse de médecine de l'addiction permettra de regrouper en son sein les médecins de toutes les spécialités intéressés par les dépendances. En collaboration avec les différentes associations spécialisées dans les addictions, elle devrait permettre le développement d'une approche communautaire centrée sur le patient, généralisée à l'échelon de tout le pays.Pour l'heure, nous vous souhaitons une bonne lecture de ce numéro sur la dépendance aux médicaments.
Contact auteur(s)
B. Favrat
Chef de clinique
Policlinique médicale universitaire
Lausanne
J. Besson
Médecin-chef
Division d'abus de substances
Policlinique médicale universitaire
Lausanne
A. Pécoud
Directeur de la Policlinique médicale universitaire
directeur du Département de médecine et santé communautaires
Lausanne