Monsieur le rédacteur en chef,J'ai lu avec beaucoup d'intérêt l'article intitulé «Suivi médical au long cours après transplantation hépatique» publié dans le numéro de Médecine et Hygiène du 30 janvier 2002.Une erreur potentiellement sérieuse s'est malencontreusement glissée dans l'avant-dernier paragraphe concernant les vaccinations de ces patients. En effet, il est mentionné : «De plus, la vaccination avec un vaccin atténué peut comporter certains risques. Cependant, une vaccination contre la grippe, la fièvre jaune, ou toute autre vaccination avec des organismes inactivés ou des vaccins recombinants peut être tentée».Malheureusement, le vaccin contre la fièvre jaune (effectivement de plus en plus souvent réclamé par des anciens greffés souhaitant remplir les obligations vaccinales nécessaires aux vacances dans certains coins du monde !) est un vaccin vivant atténué qui reste formellement contre-indiqué aux patients sous immunosuppression. Il n'existe en effet aucune donnée permettant de ne pas craindre une réplication virale accentuée, et potentiellement incontrôlée, chez des patients immunosupprimés. Le risque bien établi d'encéphalite lors de vaccination chez les nourrissons de moins de 6 mois, l'observation récente (2001) d'une augmentation du risque d'effets secondaires graves (y compris défaillance multi-organique et décès) chez des voyageurs âgés et l'absence d'anti-viraux efficaces pour contrôler la réplication virale sont autant de raisons de ne pas recommander ce vaccin aux patients dont l'immunocompétence ne peut pas être soit présumée (sujets sains), soit formellement démontrée (sujets potentiellement immunosupprimés).