Edito : Médecine et Hygiène Revue médicale de la Suisse romande: même combat!
J.-P. Berger
A. Pécoud
B. Kiefer
J.-F. Balavoine
Rev Med Suisse
2002; volume -2.
22026
Résumé
Depuis le premier janvier 2002, les deux journaux romands sont liés l'un à l'autre. En effet, la raréfaction publicitaire de l'année 2001 a entraîné des difficultés financières telles que l'éditeur de la Revue médicale, la société Edition et Publicité SA depuis 1976, a cherché un repreneur. Les éditions Médecine et Hygiène s'en sont portées acquéreur. Depuis le début de cette année, elles assument donc la tâche d'éditer la Revue.La liberté rédactionnelle du journal est garantie par un accord conclu entre la Société médicale de la Suisse romande (SMSR), dont la Revue est l'organe scientifique depuis 1880, et la Société coopérative des éditions Médecine et Hygiène. Si les rédactions demeurent séparées, l'idée des rédacteurs est de travailler en étroite collaboration et de combattre ensemble. Pas de combattre contre, mais de combattre pour.Tout d'abord pour la survie de la presse médicale romande. Cela passe par l'argent, évidemment. Les abonnements, pour Médecine et Hygiène, un subside de la SMSR pour la Revue, ne suffisent de loin pas. C'est grâce aux annonces publicitaires que l'éditeur peut imprimer et diffuser les deux journaux. Or, cette manne publicitaire est convoitée par des bouches de plus en plus nombreuses : dans le monde de la presse médicale suisse, les nouveau-nés se multiplient et ont faim. La compétition devient rude. Celui qui a les meilleurs arguments l'emporte. En cela, la réunion des deux journaux renforce les arguments de l'éditeur auprès des annonceurs. Donc nous espérons plus d'argent, d'abord pour mieux survivre, mais aussi pour avoir plus de forces à jeter dans le combat pour la qualité. Celle-ci concerne d'abord la forme : présentation, diversité, qualité d'impression. Cela est du domaine de l'éditeur.Le fond lui est du domaine des rédacteurs. Leur premier combat est celui pour le maintien de l'indépendance rédactionnelle face aux annonceurs. La presse médicale romande ne doit être inféodée à personne et doit être critique lorsqu'il le faut. Si la publication dépend des annonceurs et de l'éditeur, le choix et le contenu des articles doivent être tenus à l'écart des considérations matérielles. Jusqu'ici, les rédactions furent libres, ensemble elles entendent le rester.Combat enfin, et non des moindres, pour la qualité du contenu. Là, les rédacteurs ont la volonté de travailler ensemble à un concept de formation qui rassemble les forces d'enseignement que l'on trouve dans nos cabinets, nos hôpitaux, nos facultés. Les deux journaux visent la même cible : la formation post-graduée et continue des médecins romands. D'abord les médecins de premier recours : généralistes, internistes, pédiatres, mais aussi les spécialistes d'une discipline qui souhaitent se tenir au courant des autres disciplines, et les assistants en formation. C'est donc une large cible. Les articles viennent de spécialistes de pointe mais aussi du terrain. Chacun peut être lecteur un jour, auteur un autre. Beaucoup y font leurs premières armes ; les médecins de Romandie alimentent leurs journaux et ils les consomment : ils vivent ensemble. Il appartient aux rédacteurs de coordonner les élans, d'endiguer les contenus et d'en garantir la justesse.Certes, demain, les difficultés ne manqueront pas. L'avenir cependant paraît prometteur car si les forces qui serviront de base aux réalisations de la presse médicale romande de demain sont l'énergie, la créativité et la compétence, le rapprochement de la Revue médicale et de Médecine et Hygiène dans un esprit d'estime et de respect mutuel ne fera que les raffermir. C'est à la fois une promesse et un défi qu'il nous plaît de relever, et c'est un honneur.