Vue historique : le développement de l'ESOL'idéeLe commencement du projet culturel et scientifique de l'ESO (European School of Oncology) a été tiré d'une vision originale du Pr Umberto Veronesi. A l'époque, Veronesi avait la position de directeur scientifique de l'Institut National du Cancer à Milan et il présenta son idée au congrès de l'European Society of Surgical Oncology (ESSO) à Lausanne en 1981. La base pour le concept de l'ESO lui vint de la communication alarmante d'épidémiologistes américains et européens dans les années 1980 indiquant qu'une grande proportion de la mortalité due au cancer résultait, non pas du fait agressif inné de la maladie, mais à cause du fait que les diagnostics étaient faits trop tard ou que le traitement était peu convenable.Par conséquent, sa conviction était que la lutte contre le cancer pourrait être améliorée, en optimisant la formation et la mise à jour des connaissances des médecins et autres intervenants de la santé traitant les cancéreux. Pour atteindre ce but, Veronesi voyait une haute école interdisciplinaire et internationale permanente, compatible avec les traditions médicales du Vieux Continent de l'Europe. À bien des égards c'était semblable à l'exemple américain ; cependant, dans beaucoup d'autres aspects, tout à fait distinct, en particulier en ce qui concerne le rapport entre médecin et patient.Parce qu'aucune haute école européenne n'avait la connaissance ou la structure exigée pour l'universalité et la perfection d'un tel projet, seulement une institution européenne, permanente, serait capable de rencontrer les hauts standards nécessaires. En outre, cette institution se devait de contribuer à la réorganisation des études d'oncologie et à une meilleure coordination du processus de développement des organisations existantes dans ce secteur (par exemple, the European Organization for Research and Treatment of Cancer (EORTC) à Bruxelles, the European Molecular Biology Organization (EMBO) à Heidelberg, the European Journal of Cancer (EJC) à Londres, the New Drug Development Office à Amsterdam, the Cancer Experts Committee de la Communauté européenne à Paris, etc.).Naissance de l'ESOThe European School of Oncology fut établie en 1982, se fondant sur l'initiative d'Umberto Veronesi et avec l'appui clef de Franco Cavalli, Bellinzona ; Louis Denis, Antwerp ; Bob Pinedo, Amsterdam ; Michael Peckhan, Londres ; Jerzy Einhorn, Stockholm ; Emmanuel van der Schueren, Leuven. Association gratuite et volontaire, à but non lucratif, elle est depuis présidée par le premier donateur privé, la Princesse Laudomia Del Drago, Rome.Commencements : la première décennieMilan a été dès le début un point de référence pour ce projet d'éducation scientifique et de formation culturelle dans le combat contre le cancer, de par le prestige d'alors de l'Institut national du cancer de Milan qui fut choisi comme lieu pour la direction générale de l'Ecole. Toutes les activités en Italie et ailleurs ont été dirigées et mises en uvre depuis ce lieu. Le premier cours d'enseignement intensif, construit sur le concept de full immersion, commença en 1983 dans le château antique de Pomerio, près du lac de Côme. Ce château, qui avait été reconstitué et converti en un hôtel moderne et confortable, fut un lieu des plus appropriés, où un échange culturel scientifique intensif pourrait être obtenu dans un cadre apte à soutenir de pleines et exigeantes journées d'études. Des cours résidentiels furent développés pour la pathologie d'organe (le mélanome de la peau, le cancer du sein, l'urologie oncologique et le cancer colorectal).L'idée était de fournir aux participants une vision complète de chaque maladie, en couvrant tous ses aspects : l'épidémiologie, le screening, la prévention primaire et secondaire, la biologie moléculaire, les procédures diagnostiques, les modalités de traitement interdisciplinaires, la réadaptation, les soins palliatifs y compris la psycho-oncologie.En outre, une partie essentielle du concept était de convaincre les participants de l'importance des essais randomisés contrôlés dans l'oncologie clinique, incluant le consentement informé des patients. Ceci semble aller de soi aujourd'hui, il n'en était pas de même à l'époque.L'enseignement des connaissances oncologiques globales, le travail de groupe et donc la création d'un esprit collectif d'enseignement étaient une expérience complètement nouvelle pour la plupart des participants et ont été une des clefs du succès de l'ESO dans les années qui ont suivi.Au début, le nombre de participants a été limité à 50 et environ seulement 10 participants d'un même pays pouvaient participer à chaque cours. La production de vidéos pour l'enseignement de procédures diagnostiques et chirurgicales a été introduite comme un complément aux cours.Dès le début, l'âge moyen des participants dans des cours ESO a oscillé entre 35 et 36 ans et est resté ainsi au cours du temps, le participant «idéal» étant de jeunes médecins à un point critique de leur carrière, qui ont décidé d'améliorer leur connaissance et leur position professionnelle. L'ambition de l'ESO, dès le premier cours, était de promouvoir des directives influençant des départements ou des services, ceux responsables de la recherche et des consultants, en leur offrant une formation d'oncologie plus en profondeur, ayant pour objectif de garantir des résultats améliorés du diagnostic et du traitement du cancer. La collaboration avec des organisations italiennes et étrangères s'est vite renforcée grâce à la présence dans les cours de l'ESO de médecins de leurs pays respectifs.Le prix de l'ESO pour des activités de recherche dans le domaine de l'oncologie a été créé (le premier gagné par Paul Workman). En outre, l'ESO a commencé à diriger des cours dans d'autres pays pour améliorer la formation des cancérologues locaux. Pendant les années suivantes, le rapport entre l'ESO et l'Organisation européenne pour la recherche et le traitement du cancer (EORTC) a été renforcé et le nombre de cours offerts par l'EORTC a augmenté de ce fait.Un événement important en 1985 fut la collaboration de l'ESO avec la Commission européenne pour le programme l'Europe Contre le Cancer, programme lancé par le président Mitterrand pendant la réunion au sommet, à Milan. Le premier programme convenu était un cours commun entre les experts de la Commission et ceux de l'ESO sur les problèmes de tumeurs professionnelles.Les activités de l'ESO ont continué dès lors à se multiplier : des cours résidentiels à ceux tenus à l'étranger, de la recherche interdisciplinaire du groupe d'experts qui composent les Task Force aux Réunions interurbaines, dont le but était d'étudier les influences linguistiques et culturelles sur le diagnostic ou la thérapie du cancer. Une autre activité était celle de «professeurs en visite» : des enseignants de l'ESO donnaient des cours, animaient des discussions en table ronde, des séminaires et des réunions diverses, analysant et discutant des sujets complexes dans différents pays successivement.Quant à l'identification internationale, 1987 fut l'année la plus importante pour l'ESO dans sa première décennie d'existence. Les cinq premières années furent évaluées et le rôle du quartier général à Milan reconnu essentiel pour cette initiative scientifique et culturelle. Cependant, d'autres pays ont commencé à présenter leur candidature pour abriter le siège social de l'ESO par rotation et une discussion s'est tenue dans divers sites internationaux. Il a été finalement confirmé que l'Italie devrait conserver la direction complète de l'ESO.Le facteur qui a joué le rôle principal dans cette décision fut que la province de Venise a offert l'île antique de San Servolo sur laquelle les cours et des séminaires pouvaient avoir lieu. Pendant les cinq années suivantes, l'ESO s'est développée rapidement : la Fondation de l'ESO en Suisse fut inaugurée ; le rapport entre l'ESO et la Commission européenne renforcé ; l'ESO mit en place des concours pour des bourses désignées pour les médecins souhaitant suivre les événements éducatifs de l'ESO.Des activités communes avec l'Agence internationale pour la recherche sur le cancer (IARC) à Lyon, avec le Memorial Sloan Kettering Cancer Center (MSKCC) à New York et d'autres organisations européennes, nord-américaines et latino-américaines furent intensifiées. L'ESO a eu dix premières années couronnées de succès en étendant sa gamme de prestations en termes de contenu géographique et scientifique. Pendant les dix premières années, 10 744 scientifiques et cliniciens de 61 pays ont participé aux nombreuses activités de l'ESO. En 1991, 323 experts internationaux de 15 pays ont collaboré à plusieurs initiatives avec la Commission européenne, l'industrie et d'autres institutions dans la production de monographies, d'articles scientifiques sur les sujets les plus controversés de l'oncologie moderne. Le défi de la décennie suivante était de transformer l'ESO d'un foyer en un réseau européen d'éducation sur le cancer, dont la mission suprême était de contribuer à l'amélioration du taux de guérison du cancer.La deuxième décennieAprès presque vingt ans d'existence, l'ESO est l'organisation la plus ancienne et la plus structurée, exclusivement consacrée à sensibiliser les professionnels de la santé dans tous les domaines de la cancérologie sous les auspices d'un comité scientifique international et d'un conseil consultatif. De plus, l'ESO a une indépendance scientifique et culturelle complète en raison du financement central permanent et sans restriction d'individus, donateurs européens privés, d'une série d'associations et un réseau d'associés.Ces fonds centraux de l'école sont attachés à trois fondations où les donations sont disponibles pour assurer l'autonomie financière de l'ESO. Ceux-ci sont : The European School of Oncology Foundation (ESOF), Lugano, Suisse ; La Fondazione per la Formazione Oncologica, Milan, Italie ; et The American Italian Cancer Foundation (AICF), New York, Etats-Unis. Les associés de l'école sont des organisations avec lesquelles l'ESO a un accord écrit de coopération avec l'implication financière. Ceux-ci sont : The European Institute of Oncology, Milan, Italie; Memorial Sloan Cancer Center (MSKCC), New York, Etats-Unis ; European Oncology Nursing Society (EONS), Bruxelles, Belgique, et Fondazione Salvatore Maugeri (FSM), Pavia, Italie. Les collaborateurs de l'école sont des organisations avec lesquelles l'ESO a une liaison formelle de collaboration. Ceux-ci sont : The International Union against Cancer (UICC), Genève, Suisse ; European Organization for Research and Treatment of Cancer (EORTC), Bruxelles, Belgique ; South European New Drug Organization (SENDO), Milan, Italie ; et le National Cancer Institute, Milan, Italie.L'ESO est actuellement représenté dans le monde entier dans divers bureaux : le quartier général à Milan et des bureaux à Barcelone, Espagne (Ambito Ibérico, responsable des activités en espagnol et portuguais), à St-Gall, Suisse (ESO-D : Deutschsprachiges Programm, pour activités en allemand), à Genolier, Suisse (expression française, pour activités en français), à Ioannina, Grèce (Balkans et le Moyen-Orient), à Moscou, Russie, (Russie et la Communauté des Etats Indépendants), à Buenos Aires , Argentine et Porto Alegre, au Brésil (Amérique latine), et à New York, NY (bureau américain).L'école s'est bien évidemment mise à l'ère de l'internet, et pour le présent et le futur : www.cancerworld.org est la source des renseignements. 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